"Jamais l’établissement n’aura été aussi efficace dans les travaux de modernisation du réseau des voies navigables", a démarré le président. Et les chiffres accompagnent ce constat. Avec 162 M€ d’investissements, en augmentation de 40 %, VNF est entré dans un programme "colossal": modernisation, approfondissement élargissement d’écluses, reconstruction de barrages et relèvement de ponts, les services d’ingénierie de VNF n’ont pas chômé. Outre l’amélioration de l’infrastructure, l’établissement public a aussi porté son attention sur l’exploitation du service.
Cette démarche de qualité du réseau s’accompagne de la création de nouvelles infrastructures avec, au premier rang, Seine-Nord-Europe. "Je suis particulièrement fier que notre établissement ait pu démontrer sa capacité à tenir des engagements aussi ambitieux et respecter un calendrier aussi contraint", a continué François Bordry.
Le projet entre aujourd’hui dans sa phase d’enquête publique et, parallèlement, la mission sur le montage financier, dirigée par Bernard Scemama et Yves Cousquer, est engagée. Seine-Nord-Europe semble donc engagé sur la bonne voie pour une ouverture dès les premiers mois de 2013.
Et le président de rappeler que cette artère devrait absorber le trafic de quelque 500 000 poids lourds par an.
LA CONTENEURISATION, UNE PART NON NÉGLIGEABLE
Ces avancées des dossiers d’infrastructure fluviale s’accompagnent d’une croissance des trafics fluviaux. "Je ne pourrais afficher de telles ambitions si la voie d’eau ne bénéficiait pas d’une véritable crédibilité auprès des décideurs politiques et de ses partenaires de l’ensemble de la chaîne logistique." Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La croissance du transport fluvial s’établit à 4,7 % à 62 Mt.
Outre les produits traditionnels du fluvial, ceux à forte valeur ajoutée continuent aussi d’afficher une augmentation. Dans un monde en mutation avec la conteneurisation de nombreux produits, le fluvial a su, dans ce domaine, prendre une place non négligeable. Sur l’ensemble des voies navigables françaises, le trafic conteneurisé augmente de 5 %. À prendre uniquement les chiffres séquaniens, il s’élève à 18 %. Une contre-performance des expéditions de conteneurs depuis Mulhouse, en raison de la perte d’un marché de Peugeot sur l’Iran, a ralenti la hausse des premiers mois.
Pris en t/km, la croissance du trafic global est moindre. Elle s’établit à 1,2 % en 2006. Elle atteint 2,4 % si le fluvio-maritime est ajouté à ces chiffres. Si ces données, prises dans leur état brut, ne sont pas éloquentes, elles doivent être rapprochées de celles de 2005 qui fut exceptionnelle a plus d’un titre affichant des taux de croissance digne de records d’un Guiness Book.
Avec une nouvelle croissance en 2006, le transport fluvial démontre sa pertinence et tente de s’imposer comme l’alternative dans une politique économique centrée autour du développement durable.
Prix: le troisième trimestre confirme la hausse
Les prix du transport fluvial au troisième trimestre 2006 confirment la hausse générale de l’année. Avec un indice de 123,6 (indice 100 au premier trimestre 2000), en hausse de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, l’indice général se rapproche de son niveau record du dernier trimestre 2005 qui culminait à 124,5. Sur le réseau national, cette tendance est surtout portée par les bassins Rhône-Saône et Nord-Pas-de-Calais, chacun enregistrant une hausse de, respectivement, 8,5 % et 7,4 %. La Seine plombe cette progression avec une augmentation de 1,8 %. En domestique, les prix du transport des matériaux de construction, premier poste de transport du fluvial, augmentent encore pour atteindre 108,5.
À l’international, le troisième trimestre a vu ses prix s’affaisser légèrement avec une baisse de 0,4 % à 131,3. La campagne céréalière a joué un rôle. Depuis le début de l’année, l’indice des prix à l’international a vu sa courbe piquer du nez, tout en demeurant supérieur aux chiffres des trois premiers trimestres de 2005. Le dernier trimestre de 2005 a peut-être été surévalué.
