Des organisations écologistes s’en prennent aux travaux d’approfondissement du chenal entre les côtes Sud-Est de l’Inde et occidentale du Sri Lanka.
Ces travaux s’inscrivent dans le projet "Sethusamudram Ship Canal", d’un montant de 560 M$ et qui vise à réduire les temps et les coûts de navigation. Le chenal aura une profondeur de 12 m, une largeur de 300 m et une longueur d’environ 90 km. Il traversera un chapelet d’îlots connus sous le nom de "gué d’Adam" et reliera la baie de Palk au golfe de Mannar entre l’Inde et le Sri Lanka. Une fois terminé, il permettra aux navires se rendant de la côte occidentale à la côte orientale de l’Inde d’éviter de passer par le sud du Sri Lanka et ainsi de diminuer de 400 milles la distance à franchir et de 36 heures la durée du voyage. Mais pour les 45 organisations écologistes regroupées au sein de "Coastal Action Network", les travaux du chenal entraînent le déplacement de sédiments plus loin et plus profondément dans la mer. De plus, l’accroissement prévisible du trafic de marchandises menacera la faune marine et les moyens d’existence de milliers de pêcheurs dans les deux pays. Selon Coastal Action Network, quelque 3 600 espèces vivent dans une zone protégée du golfe de Mannar, dont 400 sont particulièrement fragiles comme le dugong et les tortues de mer. Enfin, six baleines se sont échouées depuis juillet 2006 sur les hauts-fonds proches de Rameswaram, ville sainte hindoue de l’État de Tamil Nadu au sud-est de l’Inde. D’après Coastal Action Network, elles auraient été désorientées par le bruit des excavatrices et les fortes émissions des sonars utilisés pour les recherches sismiques. De leur côté, les experts des services publics soulignent que l’échouement de baleines, phénomène chronique, n’a guère de rapport avec les travaux… qui se déroulent à 125 km au nord-est de Rameswaram!