Le port côtier belge faisant désormais partie du club des ports à conteneurs du range Nord, son désenclavement fluvial prend un caractère urgent. D’autant plus que son trafic conteneurisé est en progression constante. La direction de l’autorité portuaire de Bruges-Zeebrugge (MBZ) table sur un trafic de près de 5 MEVP en 2015.
À long terme, le port de Zeebrugge entend bénéficier de la liaison Seine-Nord. Cela pourra se faire via une adaptation du canal entre la frontière française et Schipdonk, un aménagement de la Lys entre Wervik et Deinze. Ensuite interviendra la jonction avec le canal circulaire de Gand. Il s’agit évidemment d’une perspective à plus long terme. En attendant, comme il n’est pas possible – pour des raisons économiques et environnementales – de réaliser le grand canal du Nord devant relier Zeebrugge au canal Gand-Terneuzen, une autre solution a été adoptée. Elle consiste à pratiquer la navigation d’estuaire avec des unités d’une capacité de l’ordre de 300 à 550 EVP. Ces unités chargeront aux terminaux de CHZ et APM T dans l’avant-port et après une courte navigation en mer, c’est-à-dire dans l’estuaire de l’Escaut remonteront soit vers une grande écluse aux Pays-Bas à Hansweert pour remonter vers Rotterdam et le Rhin, soit remonter vers Anvers, gagner le canal Albert et desservir les terminaux qui sont sur son parcours, ou encore gagner le canal de Bruxelles.
Trois dossiers ont été approuvés par le gouvernement flamand qui va octroyer des aides de 6,2 M€, dont 4 millions seront consacrés à l’exploitation pendant une période de trois ans, le reste étant consacré à la construction ou conversion des unités en question. La Commission européenne a également approuvé ce projet. Patrik Hermans (Desio) est l’un des candidats; participant au service feeder PortConnect, il veut aligner une unité. Rhénus alignerait également une unité de 550 EVP et l’armement CCS une de 260 EVP. Ces exploitants opéreront séparément les uns des autres.