Début décembre, le Département d’État américain à la sécurité intérieure (DHS) et son homologue chargé de l’Énergie annonçaient la mise en œuvre de la première phase de la Secure Freight Initiative (SFI). Celle-ci consiste à renforcer les capacités gouvernementales à vérifier à l’étranger que les conteneurs destinés aux États-Unis ne contiennent aucune matière radioactive illicite.
En clair, début 2007, des dispositifs de détection les plus efficaces seront installés dans six ports étrangers: à Port Qasim (Pakistan); à Puerto Cortes (Honduras); à Southampton (Royaume-Uni); à Port Salalah (Omam); Singapour; et au terminal Gamman de Busan (Corée du Sud). En cas de détection, les autorités d’accueil et américaines recevront la même alarme en même temps. Les premières devront réagir rapidement selon un protocole défini avec les autorités américaines.
Dans les trois premiers ports cités, la capacité de traitement des systèmes devant être installés, permettra de "scanner" tous les conteneurs destinés aux États-Unis, conformément aux exigences des projets pilotes définies dans le SAFE Ports Act. Le DHS travaille actuellement avec les autorités de Hong Kong pour définir les voies et moyens d’y installer le même dispositif.
Toutes les informations concernant les conteneurs destinés aux États-Unis et ayant été chargés dans les ports participant à la SFI seront envoyées quasiment en temps réel aux agents des Douanes américaines chargés de la protection des frontières, installés sur place ainsi qu’au Centre national de ciblage du DHS. Ces informations, associées à d’autres éléments comme le manifeste du navire, permettront d’affiner l’analyse du risque et du ciblage, tout en augmentant la finesse de la surveillance des conteneurs, souligne le communiqué commun aux deux Départements.
Le DHS dispose d’un budget de $ 30 millions pour financer ces équipements. Rattachée au département d’État à l’Énergie, la National Nuclear Security Agency (NNSA) dispose d’une somme similaire pour financer l’installation de ces équipements.
UN COMPLÉMENT À LA MEGAPORTS INITIATIVE
La SFI est un complément à la Megaports Initiative dont la mise en œuvre a débuté en 2003, à l’initiative de la NNSA. Opérationnelle en Grèce, aux Bahamas, au Sri Lanka, en Espagne, à Singapour et aux Pays-Bas, la Megaports Initiative a pour objectif de détecter la présence illicite de matière radioactive dans les marchandises en attente d’embarquement dans les ports; puis, de bloquer le chargement. Une trentaine d’autres États sont en cours d’homologation. Anvers a ainsi été agréé à la mi-octobre. Dix terminaux portuaires d’une surface totale de 13 348 ha disposent d’équipements capables de scanner un nombre "significatif" de conteneurs.
Le TT Club couvre en partie le risque terroriste
Depuis le 1er janvier, le TT Club, mutuelle spécialisée dans l’assurance transports, propose une assurance couvrant les dommages résultant d’un acte de terrorisme nucléaire ou biochimique, indiquait-il début décembre. La couverture comprend les pertes physiques, l’interruption d’exploitation, directe et indirecte ainsi que la responsabilité. Elle s’applique à la fois lorsqu’il y a eu un dommage résultant d’une attaque ou lorsque la “simple” découverte d’un dispositif a entraîné une interruption significative des échanges, sans dommage.
Autre exemple, serait indemnisé un assuré dont les marchandises entreposées chez un tiers, seraient bloquées par la fermeture de l’entrepôt à la suite d’un acte de terrorisme nucléaire ou biochimique.
Cela dit, la limite maximale d’indemnisation est de $ 25 millions par sinistre et par membre. Par contre, l’interruption indirecte d’exploitation est limitée à $ 5 millions par sinistre et par assuré. Par année, le TT Club espère annoncer prochainement la mise en place d’un pool permettant une indemnisation totale de $ 100 millions.
Les primes seront proportionnelles à l’exposition aux risques et au plafond d’indemnisation choisi, explique Brian Wood, directeur des souscriptions. En cas de non-évènement durant une année, un crédit de 25 % sera attribué aux assurés qui renouvelleraient leur couverture.
Dans sa récente étude sur le terrorisme maritime concernant les navires à passagers et les conteneurs (JMM du 24-11-2006, p. 8), Rand Center for Terrorism Risk Management Policy estimait que les ordres de grandeur des conséquences financières d’une explosion d’une bombe “sale” dans un conteneur allaient de plusieurs centaines de milliers de dollars à des dizaines de milliards pour les interruptions d’exploitation à court terme.
M.N.