Sidérurgie, un pôle en croissance pour Paris

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L'acier est fabriqué à partir soit de minerais et de charbon dans des hauts fourneaux, soit de ferrailles alimentant des aciéries électriques. Ce secteur est sous tension en raison de la forte demande de la Chine. Pour demeurer dans la course, les aciéristes européens doivent chercher des économies. Ils appuient sur les coûts de transport.

En Île-de-France, ce secteur tient une place de choix. En 2005, le trafic de produits sidérurgiques tant par voie fluviale que par fluvio-maritime a totalisé 285 653 t. Celui des ferrailles s'élève à 166 667 t. Dans la région francilienne, les aciéries sont principalement électriques. Une donnée qui incite le port à favoriser l'implantation de sociétés de récupération de ferrailles. CFF (Compagnie française de Ferrailles) est déjà à Gennevilliers, Ferinox s'est installé à Limay et la société Dupuy a pris pied à Bonneuil-sur-Marne. Plus récemment, le groupe Bartin s'y est également établi. À l'aval de la chaîne de production, le port accueille de nombreuses sociétés pour la distribution des produits finis: la SAM à Montereau, Iton à Bonnières-sur-Seine, Alpa à Limay mais aussi Cofrafer et Corus regardent de plus en plus vers le fleuve. En 2006, le PAP a permis l'installation d'Unitol, filiale de Corus spécialisée dans le stockage et la distribution de pièces en acier sur ses terrains d'Evry.

"99 % DES TRAFICS ÉTAIENT RÉALISÉS PAR LA ROUTE"

"Avec le développement du recyclage des produits électriques et électroniques conjugué avec un phénomène structurel, ces flux sont en pleine croissance", a expliqué Yves Morin, directeur commercial du PAP. Un boom du fluvial que la société Dupuy de Bonneuil-sur-Marne concrétise. "En 2003, nous sommes entrés dans cette société en constatant que 99 % des trafics étaient réalisés par la route. L'ancien propriétaire avait une image désuète du fluviale. En 2007 nous devrions faire environ 46 % de nos trafics par le fleuve depuis nos deux sites de Bonneuil et de Nanterre", explique Fabien Vandamme, directeur de la société Dupuy. Cette tendance à "fluvialiser" les trafics d'expéditions de ferrailles, dont 70 % partent à l'export, doit s'étendre aussi aux trafics amont. "Nous réfléchissons à un système logistique fluvial pour la collecte de la ferraille", continue le directeur de Dupuy. L'objectif est de passer "une part significative" de ces trafics de la route au fleuve à l'horizon 2008/2009. La mise en place de tels procédés logistiques ne se fait pas facilement. En effet, l'expédition par camion de ces produits a l'avantage de pouvoir faire des lots de 25 t. Avec le fluvial, les lots doivent être au minimum de 750 t. "Dans ces conditions nous avons réfléchi à un nouveau mode de stockage: des silos d'une capacité de 10 000 t et d'une hauteur de 10 m de haut". Des solutions que la société a trouvées en coopération avec le PAP. Ce dernier a même partagé des investissements avec Dupuy: 740 000 € ont été injectés par la société privée dans la réalisation de box de stockage et 750 000 € dans l'achat d'une grue. Pour sa part, le PAP a participé à la construction du silo de stockage, d'un ponton et d'un quai droit pour une enveloppe globale de 420 000 €.

LE FLUVIAL, UN MODE ÉCONOMIQUE

À l'autre bout de la chaîne logistique, TMF Operating, commissionnaire en transport, s'accorde avec le groupe Dupuy. "Nous ne disposons pas de moyens de transport. Nous les affrétons. La difficulté actuelle de trouver des camions nous amène tout naturellement à nous tourner vers le fluvial, d'autant plus que ce mode est économique", a indiqué Denys Metayer, directeur général de TMF Operating. Outre ce développement des acheminements avec le fluvial, TMF Operating pari sur les magasins avancés à proximité des clients. Ainsi, à Gennevilliers, TMF Operating dispose d'un entrepôt dans lequel il reçoit environ 100 000 t d'acier par an. Ces flux se décomposent en 70 000 t pour le groupe Riva qui expédie des fils machines par fluvio-maritime vers l'Angleterre et l'Irlande. Les 30 000 t restantes sont des bobines d'inox importées depuis Algésiras par fluvio-maritime pour le compte d'Acerinox. Elles sont ensuite livrées dans le Nord de la France. A Limay, TMF Operating a pris en charge un entrepôt servant au groupe Riva. Les bobines d'acier sont destinées à une consommation locale, notamment pour les usines de construction automobile de Flins et Poissy, ou alors partent par fluvio-maritime vers la péninsule britannique.

Ces logistiques militent pour le fluvial avec un bémol, tant que les prix de ce mode demeureront en deçà de ceux de la route.

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