La contribution des transports aux performances de l'Économie britannique

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C'est ce qui ressort de l'étude conduite par Sir Rod Eddington à la demande conjointe du chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) et du secrétaire d'État aux Transports, rendue publique le 1er décembre 2006. Elle porte sur les liens de longue durée entre transports, productivité, croissance et stabilité économiques de la Grande-Bretagne, dans le cadre de l'engagement du gouvernement sur le développement durable.

BESOINS

La prospérité future du pays dépend de plus en plus du commerce. La valeur des importations et des exportations représente 28 % du produit national brut et devrait encore augmenter au cours des prochaines décennies. Cela implique d'exporter davantage de produits manufacturés à haute valeur ajoutée (fret aérien typique), de fournir des services financiers et commerciaux et d'encourager le tourisme (encore l'aérien). Cela entraîne aussi des volumes plus grands et des choix plus variés d'importation de produits manufacturés et de matières premières par les ports. Quoique le rôle des transports pour soutenir le commerce puisse paraître intuitif, il existe peu d'études sur la contribution précise des transports à la productivité et sur les bénéfices à en tirer. Toutefois, certains indices mettent en valeur l'importance de cette relation. Depuis 1960, la chute du coût du transport a fait croître le commerce international de marchandises de 10-17,5 % et le produit intérieur brut britannique de 2,5-4,4 %. Le Conseil européen des ministres des Transports considère les infrastructures portuaires et aéroportuaires comme des facteurs clefs de la croissance économique, des décisions sur les localisations d'activités et enfin du tourisme. La moitié du trafic international (en tonnes) a lieu entre pays distants de moins de 3 000 km. Les modélisations économiques montrent que le doublement des distances entre zones d'échanges divise par deux le trafic commercial.

Les activités, les investissements et le travail deviennent de plus en plus mobiles à l'échelle mondiale. Malgré le manque d'indices quantitatifs sur la relation entre le transport et ce phénomène, le rapport Eddington suggère que de bonnes liaisons de transport aux niveaux national et international jouent un rôle important pour attirer, retenir et développer des activités en Grande-Bretagne. Des points communs existent entre les besoins en transport et les entreprises de taille mondiale.

Selon le Bureau national des statistiques, les transports représentent 4-5 % des coûts totaux des entreprises et même plus pour certaines. Pourtant pour beaucoup, le transport reste indispensable à leurs activités. Un transport insuffisant peut donc avoir un effet disproportionné sur leurs coûts variables et leurs marges bénéficiaires. Les réductions du coût et du temps de transport pourraient apporter des gains significatifs aux entreprises prises individuellement.

PROSPECTIVE

Le rapport Eddington se veut prospectif sur les moyen et long termes.

Au cours des dernières décennies, la Grande-Bretagne s'est de plus en plus spécialisée dans les services et les produits à haute valeur ajoutée, tirant avantage de "l'économie du savoir". La mondialisation va tirer encore plus l'économie britannique dans ces directions. La demande de transport va suivre. Ce qui était vital il y a une dizaine d'années pourrait devenir obsolète dans les dix prochaines. La priorité donnée aux investissements dans des zones où le transport contribuera très probablement à la croissance peut très bien entraîner une diminution des investissements ailleurs. Le meilleur moyen d'assurer la prospérité d'une société plus nombreuse consiste à rechercher les retours maximums sur les transports par des investissements ciblés dans des zones spécifiques. Le rapport Eddington recommande une politique des transports pour une croissance économique soutenue en Grande-Bretagne au cours des 20-30 prochaines années et des engagements spécifiques dans les 5-10 ans.

L'essor du commerce en ligne devrait affecter la nature des livraisons, surtout dans les zones urbaines à forte densité de population. L'exigence des consommateurs pour des livraisons à temps ainsi que les pressions sur les réseaux de transport pousseront à l'amélioration des services logistiques.

Aujourd'hui en Grande-Bretagne, il y a en général peu d'encombrements et de retards dans les différents modes de transport, sauf dans certaines zones et pendant certaines périodes. Mais d'ici à 2025, un tiers de la circulation à Londres, un cinquième de celles dans les autres villes ainsi que les dessertes interurbaines seront affectés par les encombrements routiers. Pour l'Angleterre seule, les encombrements croissants coûteront plus de 10 Md£ (14,84 Md€) par an à l'économie nationale et 12 Md£ (17,81 Md€)en temps perdu par les foyers. En 2030, la demande de transport aérien aura plus que doublée et se répercutera sur les capacités et les performances des aéroports internationaux. L'extension des capacités des aéroports du Sud-Est devrait diminuer les coûts induits de 6 M£ (8,90 M€) jusqu'en 2060, en valeur nette d'aujourd'hui. Après 2020, la demande de transport maritime devrait dépasser la capacité existante, dont l'extension à temps permettrait d'économiser 140 M£ (207,77 M€) par an sur les coûts accrus de livraison des marchandises. En outre, l'augmentation des échanges avec l'Europe, la Chine et les autres pays asiatiques se fera sentir sur les trafics des ports, qui connaîtront une hausse de 37 % entre 2004 et 2030. Voici les prévisions de trafics du ministère britannique des Transports par secteurs:

• conteneurs en EVP, + 178 % avec une fourchette haute de 299 % et une basse de 74 %;

• matériels roulants, + 112 % avec un maximum de 203 % et un minimum de 32 %;

• vracs solides et liquides ainsi que marchandises diverses, + 8 %.

La part du fret portuaire "unitisé" (conteneurs et roulant) calculé en tonnes devrait passer de 27 % en 2004 à 42 % en 2030. Grâce à l'extension de Felixstowe vers le sud, au développement de Bathside Bay et à la réalisation du projet de London Gateway, une grande partie du trafic en transbordement diminuera et les coûts de livraison pourront être réduits d'environ 260 M£ (385,86 M€) par an ou jusqu'à 10 % d'ici à 2025. Pourtant, cela ne suffira pas à absorber les hausses prévisibles jusqu'en 2030, car la limitation de capacité se fera à nouveau sentir en 2020. Si rien n'est fait, le coût de livraison par EVP remontera encore de 5 % pendant dix ans pour totaliser environ 140 M£ (207,77 M€) de plus par an en 2030.

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