"Nous sommes ancrés dans le club des cinq grands ports européens à avoir des relations avec l’Asie. Dans ce club, il y a Rotterdam, Brême, Anvers, Hambourg et nous." Jean-Pierre Lecomte, le président du Port autonome du Havre (PAH), peut aujourd’hui savourer son plaisir, comme il l’a fait la semaine passée à l’occasion de la première convention d’affaires "China-Europa" qui se tenait au Havre en présence de plusieurs chefs d’entreprises chinois et européens, ainsi que de nombreuses compagnies maritimes.
Pour le président du PAH, qui participait à l’ouverture de cet événement économique, la place portuaire du Havre joue aujourd’hui un rôle primordial dans le "range" Chine-Europe: 310 000 conteneurs par an, dont les deux tiers à l’import. "Ce trafic représente 17 % de nos conteneurs. Pour nous, ajoute Jean-Pierre Lecomte, il s’agit d’un axe majeur avec une croissance à deux chiffres: + 23 % entre 2004 et 2005." L’année qui s’achève devrait se terminer sur des bases identiques…
Si la direction du port souligne l’importance du Havre dans les relations entre l’Europe et l’Asie, Nicolas Sartini, le directeur des lignes Europe/Asie de la CMA CGM, constate lui aussi "la place prépondérante" jouée par le port normand dans cet axe maritime. "Le Havre est positionné de manière exemplaire", explique-t-il devant le Club Asie de la place portuaire.
Pour autant, Nicolas Sartini met en garde les autorités, où qu’elles soient en Europe. "Il faut, dit-il, que les places européennes prennent conscience des développements en cours en Asie. Les réalisations doivent s’accélérer, car la congestion gagne l’Europe." Un message clair adressé en direction des dirigeants des ports européens, français en particulier. Pour Nicolas Sartini, la Chine, par exemple, a très nettement accéléré la construction d’infrastructures nouvelles, que ce soit dans le domaine maritime, fluvial ou ferroviaire. Selon lui, les ports européens, notamment Le Havre et Marseille, ne doivent pas manquer le train. Au risque de le voir passer, tout simplement.
