Terminaux de Normandie s’adapte aux nouvelles exigences

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"Il faut que nous ayons des terminaux multi-usagers." Christian de Tinguy, le directeur général de Terminaux de Normandie (groupe Perrigault), le premier opérateur de manutention portuaire dans le port du Havre et premier employeur de dockers en France, estime que le port normand est aujourd’hui confronté à une problématique nouvelle: les quais sont quasiment tous dédiés à des armements (voir encadré). "De nombreux autres armateurs attendent et les potentiels de développement sont importants", ajoute le directeur général de Terminaux de Normandie (TN).

NOUVEAUX PORTIQUES

Conséquence directe de cette situation qui pourrait se révéler un handicap sur le long terme, TN vient de décider de refondre en totalité les terminaux Osaka et Asie. "Les autres armateurs n’ont pas suffisamment de volumes pour avoir un terminal dédié. Nous allons donc avoir ce terminal qui sera multi-usagers. Il sera adapté aux nouveaux porte-conteneurs, plus longs, plus larges et avec des tirants d’eau plus importants", explique Christian de Tinguy.

Dans les deux ans et pour une cinquantaine de millions d’euros – TN et Mærsk dans une co-entreprise investissent déjà 100 M€ sur le Terminal Porte-Océane   le manutentionnaire havrais se lance dans les travaux à grande échelle en commençant par la restructuration des 450 m du quai d’Osaka. Tout va être revu: le stockage des conteneurs, la circulation, les aubettes vont être déplacées, des bureaux vont être construits à l’est du terminal, de nouvelles aires de stockage seront dégagées et aménagées. Quant aux portiques – fabriqués par Caillard, ils n’ont pas quinze ans d’ancienneté – ils pourraient être remplacés par des outils neufs et plus adaptés. Le bord à quai devra également être dragué pour accueillir des porte-conteneurs de grande taille. Suivra le quai d’Asie (650 m de long). Lui aussi sera restructuré, mais devrait conserver ses portiques Caillard qui seront reconditionnés malgré tout. La raison: la superstructure du quai ne permet pas de supporter des portiques neufs qui ont désormais un empattement supérieur à 30 m.

"Avec ce programme, nous allons gagner, au total, quelque 8 ha de terminaux", souligne Christian de Tinguy. Après ces grands travaux, le terminal d’Osaka pourra accueillir des navires de plus de 350 m de long qui n’auront plus à passer l’écluse François-Ier devenant trop petite; le port prévoit d’ailleurs dans son nouveau projet "Port 2020" de la doubler. Située au sud de l’actuelle, la future écluse sera plus longue et plus large pour donner accès à l’arrière-port aux nouvelles générations de navires, porte-conteneurs et rouliers.

D’ici à deux ans, la capacité des terminaux Osaka et Asie devrait passer de 450 000 conteneurs à environ 600 000. "C’est indispensable, confie Christian de Tinguy. Nous avons besoin de répondre aux attentes de tous nos clients. Si nous avons des outils adaptés, les trafics progresseront. Si nous ne le faisons pas, qui le fera? Et si nous le faisons pas, le port du Havre ne pourra plus recevoir certains clients en attendant Port 2020."

TPO OUVRE DANS MOINS D’UN AN

Ce chantier des terminaux Osaka et Asie est conduit en parallèle avec la construction du futur Terminal Porte-Océane (TPO), sur le site de Port 2000. Les travaux ont débuté depuis la rentrée et devraient s’achever en octobre 2007. D’ici là, la co-entreprise TN-Mærsk, qui a donné naissance à la société TPO détenue à parité par l’armement et le manutentionnaire, aura réceptionné quatre portiques à câble et treuil fixe construits chez le Chinois ZPMC. Leur arrivée dans le port est programmée pour le mois de juillet. Il s’agit de portiques à simple chariot capable de lever en même temps deux conteneurs de 40’.

Avec les deux premiers postes à quai de TPO, c’est un engagement de 430 000 EVP qui a été signé avec le port autonome. Avec un troisième poste à quai   ce qui est désormais prévu dans le cadre de la construction de nouveaux postes engagée par le PAH   le trafic progressera à 600 000 conteneurs. Après ce déploiement de Mærsk sur Port 2000, c’est MSC qui devrait prendre pied dans les nouvelles installations inaugurées en mars dernier. Trois postes à quai sont réservés à l’alliance TN-MSC.

Qui est où?

Actuellement, les armements comme Hanjin, K-Line, Cosco ou ceux de la New World Alliance (MOL, Hyundaï et APL) sont accueillis sur les terminaux d’Osaka et d’Asie.

La CMA CGM s’est positionnée au Terminal de France à Port 2000, MSC à Bougainville et, dans une dizaine de mois, Mærsk sera au Terminal Porte-Océane actuellement en construction à Port 2000.

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