Pour les Abeilles, l’arrivée de la Société nouvelle de remorquage au Havre (SNRH) sur la place portuaire est une nouvelle donne qui met fin à son monopole. Et si le directeur général des Abeilles, Yves Rastoin, estime que les nouvelles conditions d’intervention définies par l’accord signé le 18 octobre à la préfecture de Rouen sont préjudiciables pour son entreprise, la société des Abeilles s’organise et prépare sa réplique. "Nous avons le sentiment aujourd’hui que ce dossier n’a pas été géré comme il aurait dû l’être. Nous avons été mis devant le fait accompli… Puisqu’il y a désormais des remorqueurs qui nous concurrencent, nous devons nous adapter au changement. Nous avons toujours dit que la concurrence ne nous faisait pas peur."
En premier lieu, la direction a décidé de maintenir la totalité de sa flotte soit neuf remorqueurs afin de mettre en avant la "qualité de service", comme le rappelle Yves Rastoin. Le responsable indique au passage que l’entreprise a réalisé des investissements importants en matière de renouvellement de sa flotte.
Sept remorqueurs neufs ont été livrés en 2000 pour un montant de 40 M€. "Nous avons également programmé la construction de huit remorqueurs dans des chantiers de Concarneau. Nous voulons faire la différence et nous demeurons fidèles à une démarche qui repose sur la fiabilité et la sécurité en assurant un service sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Nous voulons demeurer la référence française dans tous les ports où nous opérons."
La société veut également mettre en place une politique commerciale plus agressive afin de fidéliser ses clients, mais aussi obtenir de nouveaux contrats. En clair, les tarifs pratiqués jusque-là devraient logiquement baisser. Du point de vue social, Yves Rastoin qui était récemment en visite au Havre se veut rassurant. Il ne serait plus question de plan social comme annoncé il y a quelques jours. Le directeur général évoque quelques adaptations, mais les effectifs seraient maintenus. Il se veut également confiant sur la santé du marché. "On peut regretter le retard pris par la montée en puissance de Port 2000. Nous attendons la reprise du trafic avec impatience." Pour les Abeilles, il est désormais indispensable de définir une réglementation officielle du remorquage applicable dans tous les ports français. La société réclame notamment l’établissement d’un cahier des charges qui permettrait d’instaurer les conditions de la concurrence.
