L’annonce date du 16 septembre 2005. Le conseil d’administration du port a décidé à cette date de confier la direction du terminal à conteneurs à APM Terminals, filiale manutention du géant du maritime AP Møller. Depuis cette date, le manutentionnaire danois et les autorités portuaires négociaient les conditions d’entrée dans la société. C’est désormais chose faite depuis le 2 novembre par la signature de la convention de concession du terminal. Ce texte prévoit le transfert de 61 % des parts de NFTI-Ou (Nord France terminal international-Opérateur unifié) à APM Terminals. Le Port autonome de Dunkerque (PAD) conserve 9 % du capital. La participation de IFB (Inter Ferry Boats) n’est toujours pas finalisée, mais devrait selon toute probabilité revenir à Terminal Link, société appartenant au groupe CMA CGM.
À la signature de cette convention, le directeur général du PAD, Jean-Claude Terrier, a rappelé qu’il "s’agit d’un grand jour pour notre port. Nous travaillons sur ce dossier depuis plusieurs mois. Le port ne cède pas un actif en vendant 61 % de ses parts. Notre choix s’est porté sur un professionnel qui a la volonté d’investir dans ce terminal. Désormais Dunkerque fait partie du réseau mondial d’APM Terminals".
Les repreneurs affichent le même optimisme. "Nous entrons dans ce dossier pour une longue période", a indiqué Kim Fejfer, président d’APM Terminals. En effet, le contrat signé entre le port et le manutentionnaire s’étend sur 28 ans, jusqu’en 2034. Martin Poulsen, directeur de la région Europe de APM Terminals qui prend la présidence déléguée du terminal dunkerquois, a exposé ses projets pour ce terminal. "Dunkerque a un avenir de par sa position pour attirer de nouveaux trafics. Sur l’ensemble de notre réseau, nous accueillons une soixantaine de clients armateurs. Certains pourraient être intéressés de venir à Dunkerque", a continué Martin Poulsen.
DEUX NOUVEAUX PORTIQUES
Le nouveau manutentionnaire du terminal à conteneurs de Dunkerque a annoncé un programme d’investissements. Deux nouveaux portiques vont rejoindre les quatre actuel d’ici à fin 2008. En outre, la manutention sur le terminal se fera avec des straddle carriers, elle est assurée aujourd’hui par des reach stackers pour permettre des gains de productivité. Le système informatique va être revu ainsi que la réhabilitation des accès et de l’aire d’entreposage. La direction d’APM Terminals a insisté sur sa stratégie en matière de formation. "Nous apporterons les formations là où le besoin s’en fera sentir", a indiqué Kim Fefjer. Une position qui rassure le syndicat majoritaire des dockers de Dunkerque, la CNPTA.
En reprenant le terminal à conteneurs le groupe AP Møller renforce sa présence dans le port septentrional. Il est présent localement au travers de Mærsk Logistics en exploitant 20 000 m2 d’entrepôts, il assure des liaisons transmanche par sa filiale Norfolk Line. Enfin, avec une escale de son service Extrême-Orient (AE7), Mærsk Line entre pour environ un tiers du trafic conteneurisé du port. "Ces implantations du groupe AP Møller ne nous rend pas dépendant de ce groupe", a rappelé Jean-Claude Terrier. Lars Kestrup, directeur de Mærsk France, ne veut pas aller trop vite. "Nous devons d’abord consolider notre position sur le port. Dans un second temps, nous envisagerons de nouveaux développements", a continué le directeur de Mærsk France.
