Il y a un peu plus d’un an, Louis Dreyfus Lines inaugurait la ligne Le Havre/Portsmouth. Le 3 octobre 2005, le Norman-Spirit assurait ses premières rotations prenant la place laissée vacante par P&O Ferries. Pierre Gehanne, le directeur général de LD Lines, a dressé la semaine dernière le bilan d’activité de la liaison. Et les chiffres sont encourageants. "En un an, le Norman-Spirit a transporté 90 000 voitures, 40 000 camions et de 270 000 à 300 000 passagers." La compagnie française avec un seul navire et une rotation quotidienne réalise deux tiers du trafic fret de P&O Ferries qui avait trois départs par jour. "Au départ, ce n’était pas un choix facile, car il s’agissait pour nous d’une activité relativement nouvelle. À l’époque, on nous a dit que nous allions perdre de 10 à 20 M€. Il n’en est rien. À la fin de l’exercice 2006, nous aurons même un cash flow positif", explique Pierre Gehanne.
Seul problème auquel se heurte actuellement LD Lines, la difficulté de trouver un second ferry qui viendrait compléter l’offre. Le marché ne s’y prête pas facilement.
"Depuis un an, nous n’arrivons pas à matérialiser l’achat d’un second navire." L’été dernier, LD Lines avait voulu racheter le ferry Atlantic-Traveller à la compagnie norvégienne Fjord Ferrie. "Tout était prêt pour conclure, mais nous n’avons pas été livrés". Avec le dépôt de bilan de la société propriétaire du navire et de multiples épisodes juridiques, la vente n’a finalement pas pu se concrétiser. La volonté de mettre en ligne un second ferry est donc plus que jamais d’actualité. D’autant plus que le Norman-Spirit devrait suspendre ses rotations entre Le Havre et Portsmouth du 12 novembre au 5 décembre pour cause d’arrêt technique. "Nous allons en profiter pour installer une trentaine de sièges première classe et aménager une vingtaine de cabines." LD Lines devrait faire appel à un fréteur pour remplacer temporairement son ferry. Les passagers eux devront s’armer de patience pendant trois semaines pour traverser la Manche. Pour assurer l’intérim, la compagnie avait sollicité le Conseil général de Seine-Maritime pour louer le Dieppe, anciennement affecté sur Dieppe/Newhaven. Le conseil général n’a pas donné suite à la demande pretextant que le navire était actuellement en vente.
LD Lines veut également se positionner sur la ligne Dieppe/Newhaven, une ligne actuellement exploitée par le Conseil général de Seine-Maritime. "C’est une ligne historique. Il faut la maintenir. On sait qu’à chaque fois qu’une ligne ferme en Normandie, le trafic ne se reporte pas dans les ports à côté, mais se reporte dans le détroit", estime Pierre Gehanne. La compagnie a répondu à un appel d’offres pour la délégation de service public (DSP); elle a été retenue dans le dernier cercle des candidats. Le nom des deux finalistes est attendu le 16 novembre et le 15 décembre, le conseil général devrait désigner la compagnie qui exploitera la liaison en DSP.