Progyp, société détenue à parité par Soget, société havraise, et MGI, son homologue marseillaise, est arrivée à bon port. Après trois ans de travail et de recherche, la Sogyp a mis au point un progiciel, AP +, qui permet d’identifier et de suivre le conteneur dès son empotage. La création de ce système a coûté 4,5 M€. Cet investissement devrait être amorti par les utilisateurs, chaque déclaration entrée dans le système étant facturée par Progyp. De plus, la société voit plus loin que les deux places portuaires françaises. en commercialisant les droits d’utilisation de ce système.
AP + est une interface avec tous les systèmes des administrations centrales, assurent les initiateurs du projet. En outre, il permet de connecter les systèmes existants des armateurs, sans que ce dernier n’ait à modifier son environnement. Enfin, ce système est utilisé, selon Jean-Louis Le Yondre, président des conseils de surveillance de Sogyp et Soget, par l’administration des douanes pour le ciblage des conteneurs dans la lutte contre le terrorisme.
Le progiciel répond à des impératifs de confidentialité commerciale. Les manifestes entrés dans le système ne sont consultables que par les intéressés.
AP + permet de suivre en temps réel la marchandise quelque soit sa nature. "Seules les cargaisons de pétrole ne sont pas visées par ce système", a déclaré François Le Bars, coprésident de Sogyp. AP + est un produit français qui se veut universel. Si le système est actuellement en place pour les ports du Havre et de Marseille, la société négocie actuellement avec d’autres établissements. En France, Nantes/Saint-Nazaire, Bordeaux et Rouen étudient une implantation. À l’outre-mer, Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, aux Antilles, et Port Réunion sont aussi sur les rangs. "Notre produit est adapté aux ports métropolitains et de l’UE, mais peut aussi se concevoir dans des ports étrangers", a continué François Le Bars.
Et, pour passer à l’acte, le coprésident de Sogyp indique que AP + intéresse le port péruvien de Callao. En Méditerranée, les ambitions poussent ce système informatique encore plus loin. "Nous avons décidé de créer la plate-forme « Mare Nostrum », outil de communication sécurisé, efficace et rapide de la communauté méditerranéenne", a rappelé François Le Bars. Le concept de ce projet vise à favoriser les échanges d’information entre les ports de la Méditerranée. Mare Nostrum est construit sur le principe de co-conception et de collaboration entre les communautés portuaires de la Méditerranée. "Ce véritable pont entre des moyens parfois hétérogènes ne se construira que par une mobilisation d’énergies politiques et humaines", a continué le coprésident de la Sogyp.
Les utilisateurs sont en cours de réalisation de l’interface entre leur système informatique et celui de AP +. Les armements déjà opérationnels reconnaissent que ce système offre des potentialités, cependant "il présente des problèmes d’utilisation demeurent", ajoutent-ils.
Les douanes sont aussi concernées par ce progiciel et son administration a contribué à sa création. Michel Aimé, directeur interrégional des douanes de Paca et Corse, explique que les douanes doivent être gouvernées par deux principes: demeurer compétitif et entretenir des relations de partenariat avec les entreprises.
"AP + apportera un plus pour les utilisateurs en optimisant les mesures de facilitation du commerce international", explique Michel Aimé. Les Douanes françaises travaillent actuellement à la mise en place d’un logiciel, Delta, pour faciliter la dématérialisation des procédures. "Nous entrons dans l’ère du e-douane. Dans ce contexte, Delta et AP + seront complémentaires et faciliteront les échanges internationaux", continue le directeur interrégional des douanes.
