En 2005, 59 navires de commerce, essentiellement, immatriculés en France, ont réalisé et transmis plus de 93 100 observations météorologiques à Météo-France, explique la revue Metmar de septembre 2006. Satellites ou non, les mesures réalisées en mer sont "indispensables" aux services météorologiques pour la prévision du temps comme pour la climatologie.
Météo-France sélectionne les navires principalement pour les routes maritimes fréquentées, les ports touchés (il faut bien entretenir la station météo embarquée) et l’importance du temps passé en mer. Elle les "radie" pour les mêmes raisons. À ces dernières s’ajoutent des causes propres à la compagnie: retrait du navire; ou exceptionnel, désir de ne plus participer au programme d’observations météorologiques, précise André Périès chargé, à Toulouse, de sélectionner les "bons" navires.
Outre les transmissions des données captées automatiquement par la station embarquée (position et route du flotteur, pression, vent réel, température de l’air et de la mer, humidité), d’autres grandeurs doivent être estimées par un volontaire du bord: temps, visibilité, nuages et état de la mer. Cette bonne volonté est indemnisée sur la base de 1,38 € par observation transmise dans l’heure. S’y ajoute une majoration de 1,65 € pour les observations effectuées à 0 h, 3 h et 6 h UTC en Atlantique Nord et en Méditerranée. Pour diffuser tôt le matin les prévisions le long des côtes françaises, les observations faites durant la nuit sont très importantes, souligne Michel Hontarrède, rédacteur en chef de Metmar; d’où la "prime" de nuit.
LE TOP 10 DES NAVIRES
Météo-France a rendu un hommage appuyé aux dix premiers navires qui ont réalisé le plus d’observations "humaines". Ont été nominés: le Nordbeach, porte-conteneurs qui a réalisé 1 833 observations dans l’océan Indien, toutes avec intervention humaine; le porte-conteneurs Mærsk-Rennes, avec 1 520 observations dans l’océan Indien et l’Atlantique Sud, toutes avec intervention humaine; idem pour le gazier Maïdo avec 1 337 observations toujours dans l’océan Indien. Ce ratio se dégrade un peu avec les CMA-CGM-Fort-St-Pierre, – Ste-Marie et -St-Louis dont les observations humaines varient entre 1 191 et 1 337 alors que le total des observations évolue entre 1 697 et 1 810. Les CMA-CGM-Pontomac, Fort-St-Georges, DAL-Réunion et Provence figurent également dans le Top 10; les deux derniers ayant réalisé la totalité de leurs observations avec intervention humaine.
Météo France salue également les hommes: Gia-Thé Do qui a effectué 2 840 observations en 24 ans de carrière; Marius Marin, 1 143 observations ces quatre dernières années; Christian Kernin et Bernado Misador, plus de 400 observations, chacun en 2005.
Si entre 2004 et 2005, le nombre d’observations humaines varie peu, entre 20 643 et 20 842; celui des observations automatiques a augmenté de plus 60 %, à 72 257 sur un total mondial de plus d’un million.
En mai dernier, 66 navires participaient au programme, dont 46 navires de charge et 3 câbliers.