Environ 400 marins de SeaFrance, de la drague René-Gibert ainsi que des employés de la CCI de Calais ou d’Eurotunnel ont manifesté le 17 octobre à Lille. À l’appel du Syndicat maritime Nord CFDT, ils protestaient contre le désarmement de la drague René-Gibert, confiée par le GIE Dragage Ports au PAD, et contre le financement par la Région d’une passerelle ro-ro sur le futur terminal fret de Boulogne-sur-Mer. Les marins CFDT ne croient pas au projet de fret à grande vitesse et accusent la CCI de faire le lit d’un futur opérateur de fret low-cost. Les marins CFDT rappellent que SeaFrance emploie 1 600 personnes, dont 250 boulonnais, et exclusivement des navigants français. Ils comprennent donc mal qu’un président socialiste fasse, selon eux, le jeu de la concurrence ultralibérale. Les forces de l’ordre ont interdit l’accès du siège du Conseil régional aux manifestants, mais une délégation a été accueillie par le président du Conseil régional Daniel Percheron lui-même, accompagné de la vice-présidente aux transports Jeannine Marquaille, et des conseillers et cadres du service transport.
L’entretien a duré une heure et demie environ. Le secrétaire général du syndicat Didier Cappelle, et le secrétaire du dragage Richard Torond étaient relativement détendus à l’issu de cette entrevue. "Nous avons obtenu une écoute sur la problématique du dragage. Tout sera remis à plat. Tous les arguments présentés par le Syndicat maritime Nord seront examinés précisément", a rendu compte Richard Torond. Une réunion devait être programmée dans les dix jours. "On ne s’est pas moqué de nous, et on a avancé grâce à vous tous", a commenté Didier Cappelle devant ses troupes. "Le président Percheron n’a pas écarté un moratoire aux travaux de construction de la passerelle, et a promis la réunion début janvier d’une conférence portuaire régionale".
Jeannine Marquaille a confirmé que "le principe d’une aide" avait été délibéré, mais que "les crédits n’étaient pas votés".
