Le préfet de Haute-Normandie, Jean-François Carenco, a finalement autorisé la Société nouvelle de remorquage au Havre (SNRH) à travailler à compter du mercredi 18 octobre minuit.
L’épilogue d’un feuilleton qui dure depuis janvier 2006.
Sous la houlette de Jean-François Carenco, une ultime concertation a réuni le 16 octobre les représentants des Abeilles, de la SNRH et les syndicats jusqu’à tard dans la soirée. "Il fallait faire passer le message qu’il ne pouvait plus y avoir de monopole de fait dans le port du Havre… Mon rôle est de m’assurer que la concurrence est loyale. Sur les missions de sécurité, tout le monde s’est mis d’accord sur un fonctionnement vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept", précise le préfet.
Après plusieurs heures de discussion, un accord a finalement été signé.
L’intersyndicale et le personnel des Abeilles avaient dit qu’ils ne transigeraient pas sur la question des effectifs. Sur ce point, la SNRH s’est finalement engagée à employer 64 marins pour quatre remorqueurs.
Pour la CGT, l’essentiel a donc été obtenu. "Nous avons réussi à leur faire doubler les effectifs. À l’origine, il y a plusieurs mois, la SNRH voulait fonctionner avec 32 marins. C’était inconcevable", explique Christian Le Prieur, délégué du personnel aux Abeilles. Autre élément important parmi les revendications de la CGT, la mise en place d’un comité de suivi, une structure destinée à veiller à la bonne application des règles en vigueur. Ce dispositif associera les syndicats, les Affaires maritimes et le Port autonome du Havre. "Cela permettra par exemple de contrôler le temps de travail dans les deux entreprises de remorquage, de voir si les conventions collectives sont respectées", souligne Yves Peignart, coordinateur national CGT du remorquage. Actuellement, les Abeilles emploient 156 navigants au Havre. Le spectre d’un plan social se dessine et pourrait toucher théoriquement près de 64 salariés. À la fin du mois d’octobre, les syndicats doivent à nouveau rencontrer le préfet pour évoquer le dossier. Le représentant de l’État a réaffirmé en début de semaine que le gouvernement s’engagerait fortement dans le cadre d’un éventuel plan social. "Nous ne laisserons personne au bord de la route. Nous garantirons un an de salaire pour les salariés victimes d’un licenciement et un reclassement sur la même période". Le préfet a également salué l’attitude "responsable" des syndicats, une allusion à la menace d’un éventuel blocage des ports français qui a été levée en début de semaine. Coté SNRH, c’était l’impatience qui prédominait avant la mise en service des remorqueurs. Pour Pascal Riteau, le directeur de la SNRH, une entreprise de remorquage doit justifier ses coûts de fonctionnement par un service et une main d’œuvre de qualité.