Boulogne et Calais à la seule Région

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Le 12 octobre, le préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, Daniel Canépa, "a informé […] les différents repreneurs potentiels de sa décision de désigner le Conseil régional comme bénéficiaire du transfert des deux ports concernés dans la région Nord-Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer et Calais".

C’est par cette phrase que débute le communiqué de la préfecture. Il s’agit donc d’une décision unilatérale de l’État, en application de la loi de décentralisation du 13 août 2004. "Cette décision fait suite à l’absence d’accord unanime des différents partenaires sur la constitution d’un syndicat mixte unique candidat à la reprise des deux ports et, à l’absence d’expression commune en faveur d’une autre formule", explique la préfecture. Daniel Canépa fait observer que "les négociations entre les candidats, la Communauté d’agglomération du Calaisis et le Conseil régional, pour le port de Calais, la Communauté d’agglomération du Boulonnais et le Conseil régional, pour le port de Boulogne-sur-Mer, et le Conseil général du Pas-de-Calais, non candidat, mais prêt à participer à un syndicat mixte, ont été engagées dès le 7 mars 2006 pour se poursuivre jusqu’au début du mois d’octobre. Cette concertation a pris la forme de plusieurs réunions qui se sont tenues en préfecture et de consultations écrites".

LA CONCERTATION N’A PAS ABOUTI

Cela dit, la responsabilité du choix ne peut être rejetée à 100 % vers l’État. D’une part, parce que le Conseil régional a manifesté très tôt son intérêt pour le dossier. Dès fin juin 2005, les élus régionaux ont pris position pour une copropriété sous forme d’un syndicat mixte détenu à 50 % par la région, à 30 % par le département du Pas-de-Calais, et 20 % par les communautés de communes. D’autre part parce que les autres élus territoriaux se sont manifestés de manière désordonnée. Le président de la Communauté d’agglomération de Calais, Jacky Hénin, a successivement repoussé le dossier, en raison de son opposition de principe à la loi de décentralisation.

Ensuite, il a souhaité prendre toute la responsabilité de la politique portuaire calaisienne et, enfin, il s’est montré relativement conciliant au cours de la phase finale de concertation. Son homologue à Boulogne, l’ancien ministre de la Mer Guy Lengagne, s’est lui engagé avec passion pour prendre en main la destinée de "son port" et définir une stratégie qui prenne en compte le voisinage du port et de la ville. Pour lui, c’est la propriété et la stratégie locales des ports européens de Gênes à Hambourg qui ont fait à la fois la fortune de ces ports et de ces villes. Seuls les boulonnais doivent décider pour Boulogne. Mais, alors que Calais dispose encore de ressources pour autofinancer son développement et rembourser des emprunts, Boulogne connaît trop de difficultés pour émerger sans une aide importante. Refusant "l’aumône" d’une participation minoritaire, Guy Lengagne avait lancé l’idée d’une répartition 1/3-1/3-1/3. Les CCI, de leur côté, ont vu dans l’autorité régionale un facteur de stabilité et de simplicité. Les derniers efforts de concertation de la préfecture, avant l’arrivée du nouveau préfet, auront été vains. Ce qui n’empêche pas le préfet d’annoncer que l’État "veillera à faciliter l’entente portuaire pour profiter au maximum de la complémentarité des trois ports de Dunkerque, Boulogne-sur-Mer, Calais, pour améliorer leur compétitivité et leur adaptation aux évolutions de la demande".

Les réactions des concessionnaires

La CCI de Calais est concessionnaire du port jusqu’à 2025, les trois concessions à la CCI de Boulogne courent jusqu’à 2035, 2016 et 2025. Ces concessions ne sont pas remises en cause. Le président calaisien Jean-Marc Puissesseau prend note d’une décision “qui nous satisfait pleinement puisque la solution retenue est celle qui nous semble la plus efficace”. Une “solution simple” pour conforter les deux ports “comme véritables outils de développement régional”. Il faut “continuer de travailler ensemble pour construire sereinement l’outil de développement dont Calais et les Calaisiens ont besoin”, ajoute-t-il. Premier chantier: Calais port 2015.

Francis Leroy, président de la CCI de Boulogne-sur-Mer, exprime aussi sa satisfaction, devant la simplicité de la solution adoptée. “Nous conserverons une seule tutelle”, résume-t-il. Second point, la Région était déjà depuis plusieurs années le principal partenaire et soutien du port de Boulogne-sur-Mer, en pleine restructuration. Troisième commentaire, la tutelle régionale devrait aider à “une harmonisation des politiques portuaires”, et “sur le plan plus offensif, à mettre sur pieds une politique de promotion commune entre les ports”.

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