> Préparant la prochaine bataille navale qui se livrera autour de la desserte de la Corse au départ de Marseille, la Corsica Ferries et la SNCM renforcent sensiblement leur flotte.
N’ayant pas assez de navires pour entrer dans la compétition sur cette ligne, la Corsica Ferries a acquis coup sur coup deux unités. Après l’annonce en juillet de l’achat, pour 65 M€, du car-ferry australien Spirit-of-Tasmania-III – qui deviendra le Mega-Express-IV – c’est au Japon que l’armement a trouvé sur le marché de l’occasion son 13e navire. Pour une somme non divulguée, la compagnie publique japonaise JRTT lui a vendu le Phoenix-Express. Il possède des caractéristiques similaires à celles des Mega Express: 170 m de long; capacité de 1 800 passagers et de 600 véhicules; vitesse de 26 nœuds. Le navire sera livré à la fin septembre et devrait être opérationnel début 2007.
De son côté, la SNCM a déboursé en août 112 M€ pour acquérir un cargo mixte, le Superfast-X, auprès d’Attica Holdings. Long de 203,30 m, il peut embarquer 732 passagers et 1 925 ml de roll et 160 véhicules passagers. Ce navire devrait permettre à la SNCM "de satisfaire aux obligations du cahier des charges de l’appel d’offres établi par l’Office des transports de la Corse".
Après la défection de la CMN, dont les dirigeants ont préféré s’allier avec la Corsica Ferries, la SNCM pourra surtout soutenir l’offre globale au départ de Marseille auquel prétend son dossier de candidature. Le coût élevé de cette unité – presque celui d’un navire neuf – s’explique sans doute par la hâte de la SNCM à se doter d’une nouvelle unité.
Les conséquences de l’appel d’offre pour la continuité entre Marseille et la Corse n’ont pas attendu le résultat de l’appel d’offres (fin octobre) pour se manifester. Des partenaires vieux de 30 ans se retrouvent devant les tribunaux. Le marché du navire d’occasion flambe. Et ce n’est qu’un début.