Selon l’agence de la navigation BSH, le nombre de navires sous pavillon national est en baisse (de 603 à 587 fin 2005), alors que celui des navires contrôlés par des intérêts allemands mais immatriculés ailleurs augmente (+ 20 % à 1 751 unités de janvier à fin juillet 2006). Ceci fait suite à une longue période de rapatriements de navires après un accord portant sur des abattements fiscaux entre les armements allemands et l’ex-chancelier Gerhard Schröder. Pourtant Hans-Heinrich Noll, directeur général de l’association des armateurs VDR n’y voit pas une tendance nouvelle. "En été, dit-il, le nombre de navires sous pavillon allemand a légèrement baissé à cause d’effets saisonniers et parce qu’il n’y avait pas de commandants allemands disponibles." Certains armements ont dû ralentir voire arrêter les rapatriements, faute d’équipages. Le programme de rapatriement a suscité un regain d’intérêt pour les carrières maritimes auprès des jeunes, comme l’indiquent les effectifs croissants d’élèves officiers qui devraient en quelques années résorber le manque d’officiers.
Hans-Heinrich Noll a par ailleurs appelé le gouvernement à abroger l’obligation de savoir parler l’allemand pour un commandant employé sur un navire allemand. Ceci permettrait d’embaucher davantage d’officiers d’autres pays européens.
En outre, la Cour des comptes a remis en cause la taxe au tonnage, principale incitation au rapatriement de navires. Selon elle, l’absence de prise en compte des profits réalisés par le navire, fait perdre plus de 100 M€ par an à l’État fédéral, un manque à gagner qui n’est guère compensé par le petit nombre d’emplois induits, puisque seuls les officiers sont allemands, le personnel d’exécution provenant du tiers-monde. Le ministre de l’Économie et du Transport maritime du Land de Brème Jorg Kastendiek n’est pas de cet avis. Selon lui, environ 200 navires ont été rapatriés et 1 100 navigants (officiers et équipage) ont obtenu des emplois depuis l’entrée en vigueur de la taxe au tonnage en 2003. De plus, les navires en bénéficiant doivent obligatoirement être gérés à partir de bureaux situés en Allemagne. Cela implique la création de nouveaux emplois à terre non encore calculés, a ajouté le ministre.