"Soit la SNCM cède son placement au sein de la CMN, soit nous ne serons pas à ses côtés pour la desserte de la Corse". La menace proférée en avril dernier par Francis Lemor, p.-d.g. de STEF-TFE, a été mise à exécution. Comment la CMN a pu aller à l’encontre de son actionnaire de référence? Comment le groupe STEF-TFE peut-il tenter de passer en force quand l’État lui-même et Veolia Transports définissent la participation de la SNCM dans la CMN comme stratégique? La réponse réside dans l’histoire embrouillée de cette compagnie consolidée par la CGM avant son naufrage. Au point qu’aujourd’hui, les deux actionnaires, la STIM d’Orbigny, filiale de STEF-TFE, et la SNCM, via sa filiale CGTH, peuvent chacun prétendre être majoritaire. Le fait est que par un montage de holdings, la STIM d’Orbigny possède le contrôle de l’armement et prétend en devenir le maître absolu. Cette ambition n’est pas récente. Elle est devenue de plus en plus apparente avec les difficultés et la privatisation de la SNCM jusqu’à s’étaler sur la place publique depuis plusieurs mois à travers un échange de communiqués peu amènes. L’arrivée sur la scène de Veolia Transports n’a effectivement rien arrangé à un partenariat qui trouve son cadre dans un pacte d’actionnaires conclu le 7 juillet 1992. Un des articles de ce "contrat d’alliance" confère une option d’achat ou de vente à chacune des parties lorsque l’autre est à l’origine d’une prise de décision contraire à ce partenariat. La SNCM a décidé de faire jouer ce droit en demandant la cession d’une fraction de la participation de STIM d’Orbigny de manière à retrouver le contrôle opérationnel. C’est ainsi qu’elle a assigné le 9 août la société STIM d’Orbigny devant le tribunal de commerce de Paris. L’audience a été fixée au 12 septembre.
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La SNCM assigne la CMN pour "non-respect du pacte d’actionnaires"
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