Entrant en application le 1er janvier 2007, il y a des chances que le troisième appel d’offres à la continuité territoriale soit le dernier sur le théâtre des relations maritimes entre la Corse et le Continent. D’abord parce que les six ans pendant lesquels il s’étendra, verront certainement un bouleversement profond. À commencer avec les trois armements qui se disputent actuellement les liaisons au départ de Nice, Toulon et Marseille. Mais ce sont les règles qui président à l’organisation et aux conditions de ces liaisons qui pourraient imploser à terme.
Actuellement, une enveloppe de 120 M€ d’aides est attribuée par l’Etat français via l’Assemblée corse. 90 millions vont à la convention de service public au départ de Marseille, le reste passe par l’aide sociale aux passagers. Il faut remarquer que ce dernier appel d’offres a déjà mis de l’eau dans le vin de l’offre globale au départ de Marseille en ouvrant la possibilité de subventionner certaines lignes en particulier. Un début de morcellement qu’appelle de ses vœux la Corsica Ferries en estimant que "l'aide sociale aux passagers est bien plus efficace que le service complémentaire au départ de Marseille".
Surtout, la tentation est forte pour l’Assemblée corse de redistribuer différemment la manne de la continuité territoriale. Son Office régional des transports fait régulièrement savoir que la desserte maritime coûte trop chère et qu’environ une trentaine de millions d’euros pourraient être économisée et attribuée aux routes insulaires par exemple.
De quoi expliquer pourquoi l’exacerbation de la concurrence entre compagnies est devenue une religion. Avec les résultats que l’on connaît. Aujourd’hui, Antoine Sindali, président de l'Office des transports de la Corse a beau jeu de dénoncer "la foire d'empoigne que je trouve un peu bizarre", et assurer qu’il ne veut pas "que ces jeux d'intérêts financiers se fassent sur le dos de la Corse", la machine est lancée depuis longtemps.