Dans une note interne, le Fomento – l'équivalent en Espagne du ministère français de l'Équipement – constate le handicap que représente, pour l'ouverture de l'Espagne sur l'Europe, la congestion du secteur autoroutier et surtout le retard du réseau ferroviaire, tant sur le plan des infrastructures que sur celui de la libéralisation du fret. Certes, le ministère souligne qu'en plus de la Renfe, la société nationale des chemins de fer, de nouveaux opérateurs doivent arriver. Mais comme mais le réseau ferré à grande vitesse n'est pas terminé ni côté espagnol, ni côté français, les opérateurs ne se bousculeraient pas… La ligne à grande vitesse arrivant de Barcelone sera à Perpignan en 2009 et la liaison Montpellier/Nîmes sera terminée en 2012.
LA SOLUTION DU CABOTAGE MARITIME
Pour faire face aux difficultés du transport de marchandises vers l'Europe, le ministère ne voit pour l'instant qu'une seule solution, la voie maritime avec le développement du cabotage. Tout en soulignant que ce type de transport est le moins polluant et que les ports espagnols sont équipés pour faire face à ce défi, le Fomento constate que pour l'instant, c'est le moins développé. En octobre 2005 lors du sommet de Barcelone, José Luis Zapatero et Dominique de Villepin avaient signé une déclaration d'intention portant sur la mise en service dès 2007 d'une ligne régulière sur la côte Atlantique. Mais pour Madrid, les meilleures possibilités se trouvent sur la Méditerranée en combinant côté français les voies navigables de la vallée du Rhône avec le train à partir de Marseille. Lors d'une récente session du Sénat espagnol, il a été décidé à l'unanimité la création d'une commission pour étudier toutes les possibilités offertes pour développer le transport de marchandises en jouant sur l'intermodalité, notamment dans le cadre du projet européen de cabotage Marco Polo II.