Au fil des années, les financements de navires sont apparus comme de véritables machines à "faire du cash", mais il leur faut évoluer pour s’assurer d’un relais de croissance. La tendance passe d’un pur financement de navires au financement de la logistique. Tel est le bilan présenté par Harald Christ, patron de la HCI Capital AG, le 20 juin dernier lors d’une réunion sur l’importance des maisons d’émission pour Hambourg (DVZ du 24-6-2006).
D’un simple dispositif fiscal, les participations maritimes sont devenues un véritable système récurrent de placement de capitaux. Selon Harald Christ, le potentiel de croissance du système repose sur deux activités: l’infrastructure portuaire et les navires feeders. Ainsi HCI Capital financera également l’infrastructure proche des ports comme par exemple des installations de manutention. "Je ne peux pas encore donner la date précise à laquelle on aura les premiers fonds d’infrastructure, mais nous travaillons à de tels produits", expliquait Harald Christ, dévoilant ainsi une partie de sa stratégie. La tendance lourde est qu’un financeur de navires évolue vers le financement de la logistique (et réponde ainsi aux vœux exprimés par le président Saadé, repris par le vice-président Jean-François Mahé; JMM du 30-6-2006, p. 13). Mais le marché du financement des navires bénéficie d’un potentiel encore plus prometteur: les feeders.
Ainsi, dans l’avenir, on aura avant tout besoin de feeders, estime le représentant de la HCI. À taux de fret constants, dans les sept prochaines années, 2 100 nouveaux navires devraient être mis en service dans le monde. Actuellement, seulement 150 sont lancés chaque année. Le besoin de navires polyvalents est également important. À l’avenir, HCI va donc s’engager plus fortement dans l’armement, via Ammonia Reederei co-exploité avec Peter Döhle Schiffahts KG
Hambourg: 5 000 salariés dans le financement maritime
Accompagné de Udo Bandow, président de la bourse des valeurs de Hambourg, Harald Christ, représentant de la HCI Capital AG, soulignait que 20 des quelque 50 maisons d’émission actives en Allemagne ont leur siège à Hambourg. “Hambourg est la capitale mondiale du financement des navires”, rappelait-il. Elles emploient environ 5 000 salariés et leur personnel permanent est en augmentation de 30 % en 2005 ; Harald Christ soulignait ainsi l’importance de la branche pour le marché du travail.
L’an dernier, les maisons d’émission ont démarché 2,95 milliards d’euros (Md€) de capital pour les participations maritimes, maintenant ainsi le niveau élevé de 2004 (2,97 Md€).