Ces dernières années, deux nouveaux quais ont été construits : les N° 15 et N° 16. Avec ses 600 m de long et son tirant d’eau de plus de 15 m, le quai No 16 accueille le nouveau terminal à conteneurs du port de Beyrouth, entré en service en 2005. Équipé de 4 portiques et de 8 grues fournis par l’équipementier chinois ZPMC, ce terminal devait être doté d’un 5e portique et de 2 grues supplémentaires à la fin de l’année.
TRAFIC DE CONTENEURS: EN EXPANSION
La capacité du terminal à conteneurs est de 700 000 EVP. Hassan Qoraytem, directeur de l’Autorité du port de Beyrouth, précise que le trafic a déjà dépassé 500 000 EVP annuels, objectif fixé par les experts pour 2012, et devrait s’élever à 600 000 EVP en 2006. Le terminal à conteneurs est géré par la compagnie BCTC, dont le capital est majoritairement britannique. L’activité conteneurs représente 80 % du trafic du port de Beyrouth. Elle est centrée sur l’importation, car la demande de produits étrangers, surtout italiens, français et chinois, est forte. En outre, le port de Beyrouth a entamé une activité de transbordement en concluant un contrat avec MSC. Les marchandises concernées arrivent surtout à bord de porte-conteneurs chinois, qui poursuivent leur route vers les grands ports du Nord de l’Europe après avoir franchi le canal de Suez. Elles repartent ensuite vers l’Égypte, la Turquie, la Syrie et Chypre. Avec cet accord, Beyrouth entre en concurrence directe avec le Pirée et Port Saïd. Des négociations sont en cours en vue d’un contrat de transbordement avec CMA CGM. En cas d’accord, le terminal à conteneurs aura atteint le maximum de sa capacité de transbordement. A présent, celui-ci représente environ 18 % du trafic total et ne doit pas dépasser 30 %.
L’un des objectifs prioritaires de Hassan Qoraytem est d’alléger les démarches administratives pour les marchandises débarquées à Beyrouth. Le délai moyen de sortie du port est de quatre ou cinq jours et même quinze jours dans certains cas. Il était de vingt jours il y a deux ans, selon Abd el Halim el Qayssi, responsable des affaires maritimes au ministère des Transports. Pour faciliter les démarches administratives, il est prévu de regrouper les bureaux des Douanes et de l’Autorité portuaire dans un seul bâtiment. A terme, le port de Beyrouth devrait également être équipé d’un scanner pour le contrôle des conteneurs. A terme, le port de Beyrouth envisage de développer son trafic de vracs. Des démarches sont également en cours pour implanter une zone franche logistique, plus dynamique que l’actuelle zone franche. Le vieux port, situé à quelques centaines de mètres du centre-ville et disponible, devrait être transformé en marina et en terminal à passagers. L’Autorité portuaire prend modèle sur Barcelone et a lancé un vaste projet d’aménagement.
Le nouveau terminal à conteneurs tourne déjà à pleine capacité et risque la saturation. Partie intégrante de la ville depuis des siècles, le port de Beyrouth ne peut se développer que vers le Nord, déjà occupé par des zones industrielle et résidentielle. Le ministère des Transports a déjà prévu d’y installer un centre logistique relié au port de Beyrouth et comprenant des terminaux pour le gaz et le pétrole.
Tripoli: complémentaire
Le port de Tripoli a également été choisi pour compléter les activités de celui de Beyrouth.
Il se trouve en effet à environ 80 km au nord de Beyrouth et à proximité de la Syrie. Un accord a été conclu avec l’Autorité syrienne des chemins de fer, afin de le raccorder à son réseau. Les travaux devraient commencer bientôt et durer deux ans. Les marchandises transitant par Tripoli pourront alors gagner la Syrie et l’Irak. Un terminal à conteneurs comparable à celui de Beyrouth, en construction depuis six mois, devrait entrer en service en juillet 2007.
Ainsi, le Liban pourrait prétendre à une vocation portuaire régionale vers 2008… si tout va bien.