Les barges transportant les tronçons gigantesques de l’A380 entre la plate-forme multimodale de Pauillac et le port de Langon en Gironde ont déserté la Garonne depuis le mois d’avril. Les services communication d’Airbus n’ont pu que reconnaître officiellement un retard de livraison, par un communiqué du 13 juin dernier, avec comme conséquences évoquées largement dans les médias ces derniers jours, l’effondrement de l’action d’Airbus et le scandale de l’affaire Noël Forgeard, coprésident d’EADS. Pour raison de ce retard, le constructeur aéronautique européen met en cause "les engorgements au niveau de la définition, de la fabrication et l’installation des systèmes électriques et harnais associés". Les modifications que doivent effectuer les salariés sur le site de Toulouse sur les tronçons ou pièces déjà assemblés ont conduit à un ralentissement du rythme de réception des éléments. Les livraisons devraient donc se limiter à 9 exemplaires en 2007 au lieu de 20, à 26 ou 30 au lieu de 35 en 2008 et 40 avions au lieu de 45 en 2009. Débuté en mars 2004, le transport fluvial des éléments de l’A 380 prévoyait dans le projet initial, la livraison, à cadence maximale, en 2008 d’un avion par semaine, soit 48 avions par an. Ainsi, chaque semaine, les barges fluviales Le-Breuil et Le-Brion de la société Socatra auraient dû effectuer une moyenne de 4 allers-retours pour transporter six éléments, soit un avion… Un rythme, qui sera désormais, difficilement rattrapable et réalisable.
Malgré ces déboires fluviaux et dans un secteur tout à fait différent, un projet de transport par péniches de 100 000 t/an de mâchefers par la société Astria est à l’étude, entre l’usine de Bègles et un site dédié en zone industrialo-portuaire de Bassens.