Les deux concessionnaires en titre, la CCI de Sète et la CCI de Narbonne pour Port La Nouvelle, resteront opérationnels jusqu’au 31 décembre 2007. Le préfet a ainsi répondu à la volonté de la Région qui, consciente des risques de concurrence entre les trois ports du Languedoc Roussillon, avait proposé la mise en place d’une coordination commerciale et de moyens marketing au profit des trois entités.
"Pour les deux ports de la Région et celui associé de Port Vendres, nous mettrons en place, avait précisé Georges Frêche, président de la Région, une structure d’appui commercial et marketing, gérant une marque qui pourrait être « Ports du Sud de France »".
Les investissements nécessaires sont estimés à 145 M€ pour Sète et 62 M€ pour Port La Nouvelle soit 207 M€. L’autofinancement des concessionnaires serait de 38 M€, les apports État/Europe ne pouvant dépasser les 33 M€, la part des collectivités serait au minimum de 74 M€. À cela, il faudra ajouter les investissements dans les réseaux ferrés de fret, routiers, fluviaux, et les aménagements de plates formes logistiques.
DEUX STATUTS DIFFÉRENTS MAIS UNE SEULE GESTION
Pour Port La Nouvelle, la Région créera une société portuaire où elle pourra faire rentrer des partenaires privés, la CCI qui selon Georges Frêche "n’a jamais démérité dans la gestion du port", la mairie de Port La Nouvelle, la communauté de communes et le conseil général de l’Aude. Cette société dans laquelle la Région serait majoritaire, pourrait être créée au cours de l’été ou au plus tard en septembre. Pour Port La Nouvelle, l’objectif est clair, il faut maintenir l’activité du port en poursuivant les aménagements mais le tirant d’eau du port ne permet pas d’envisager un développement exponentiel.
Pour Sète, la gestion du port sera faite en direct par la Région. Elle souhaite mettre en place un syndicat mixte d’études, programmation et investissement car il reste encore de nombreux problèmes d’infrastructures à régler. Il sera ouvert à toutes les collectivités concernées et à la CCI de Sète. Ce syndicat mixte aura notamment dès 2007 à proposer à la Région un schéma d’aménagement du port. Il conseillera également la Région sur les conditions de renouvellement de la concession ou de constitution d’une société portuaire. La Région table entre autre sur 300 000 à 600 000 unités conteneurs dans un terminal exploité par un armateur et sur au minimum 300 000 passagers vers le Maghreb.
"L’avantage du port, c’est qu’il offre un tirant d’eau de 14 mètres, une bonne gestion de ses bassins en ferait une alternative crédible et avantageuse aux extensions de Fos ou de Barcelone", commente Éric Brassart, l’ancien directeur général du Port autonome de Marseille en charge des transports à la région.