La gare de la Major offre les fonctionnalités d’un aéroport. Sur deux niveaux, le parcours, balisé par une signalétique bilingue (français/arabe), comprend des zones d’attente climatisées, jeux d’enfants et biberonnerie, service de restauration rapide, lieu de culte, guichets de renseignements et d’aides du PAM, commerce en duty-free (tabacs, alcools et parfums), etc. Le traitement du flux des bagages a été particulièrement soigné pour ces lignes où des voyageurs peuvent transporter jusqu’à 500 kg d’effets personnels.
Le service de bagages, payant, prend en charge dès la dépose minute. Un centre de traitement de bagages de 1 000 m2 équipé d’un scanner a été installé. La sécurité est un autre souci dominant. Radiographie des bagages, portillon détecteur, surveillance par un réseau de 32 caméras équipent la nouvelle installation.
Au 3e niveau, les non-passagers pourront monter sur le toit terrasse de 3 000 m2, pour jouir d’un panorama exceptionnel sur la rade.
Symbole de la "porosité nouvelle" entre la ville et le port, cet espace ne s’ouvrira aux promeneurs qu’une fois le plan vigie-pirate abandonné. En attendant, le terminal, en recul de 45 m par rapport à l’ancienne limite entre la ville et le port, matérialise un nouvel axe qui s’étendra jusqu’au Silo transformé en salle de spectacle et au futur super centre commercial, "Les Terrasses du port" qui offrira une esplanade de un hectare à l’air libre, avec vue sur les navires.
60 M€ POUR LES PASSAGERS
Hors croisières, le trafic a crû de 9 % sur les cinq dernières années avec près de 1,5 million de passagers. Sur les lignes Maghreb, la progression a été de 40 % sur la même période. Depuis l’an 2000, près de 60 M€ auront été investis pour consolider à Marseille le pôle d’accueil voyageurs, porteur de valeur ajoutée pour le port comme pour la ville. Un million de passagers (les deux-tiers sur l’Algérie et le reste sur la Tunisie) devraient passer par la gare de la Major. Desservie par trois postes à quai, elle peut traiter simultanément deux navires et 3 000 passagers.
Son inauguration, le 9 juin, avait attiré tout ce que Marseille compte de personnalités institutionnelles. Elles n’ont pas boudé leur plaisir devant cette réalisation portuaire, à l’instar du préfet de région, Christian Frémont, qui se déclarait ravi "de venir sur le port sans la protection des CRS". Ce rappel du difficile conflit social de septembre-octobre servait à mieux souligner le nouveau climat de Marseille-Fos.
La Major, minimaliste?
La gare de la Major a été conçue par le cabinet d’architectes Lanoire & Courrian associé à Poggi Architecture qui s’est vu attribuer pour ce projet la médaille d’Architecture 2003 décernée par l’Académie d’Architecture. Si elle semble minimaliste dans son architecture, le vrai tour de force réside ailleurs, dans la contrainte. En effet, cet espace est à la fois ouvert sur l’extérieur, dans un espace qui sera fortement réaménagé par l’opération Euroméditerranée, et ultra sécurisé parce qu’il traite surtout le trafic international passagers (normes internationales de sécurité ISPS).
La gare passagers de la Major a nécessité un investissement de 19 M€ (PAM: 5.4M€; Conseil Général: 4,7 M€; Feder: 3 M€; Marseille Provence Métropole: 2 M€; Euroméditerranée: 2 M€; Région PACA: 1,9 M€). Après plusieurs semaines de tests, le bâtiment de 6 000 m2 est dès à présent opérationnel. Il accueille les passagers qui veulent se rendre au Maghreb (Algérie et Tunisie), et éventuellement le trafic Corse et croisières. D’où son titre de gare polyvalente.
