Le fer devient une véritable obsession pour les portuaires espagnols, et notamment catalans. Ouvrant le Salon international de la logistique et de la manutention de Barcelone en mai dernier, le secrétaire au Transport du gouvernement catalan, Manuel Nadal, a reconnu que "la desserte ferroviaire de marchandises était dans une situation désastreuse". Il a évoqué "les graves problèmes que traverse la création d’un marché unique ferroviaire en Europe", tout en insistant sur la nécessité de réaliser pareille infrastructure parce que "les routes vont arriver à saturation".
Évoquant le plan français d’une autoroute ferroviaire entre Perpignan et Luxembourg, il a appelé à s’inspirer du concept pour la Catalogne. Dans ce contexte, il a appelé de ses vœux la construction du corridor ferroviaire de la Méditerranée et demander à l’Union européenne de le classer parmi ses priorités en matière de transport. Ce corridor irait d’Algésiras jusqu’au Luxembourg et unirait les ports de Valence, Tarragone, Barcelone et Marseille.
Le responsable catalan a également appelé à œuvrer pour la complémentarité intermodale. Il a mis en valeur la création d’autoroutes de la mer pour relier l’Europe à l’Afrique. Pour concurrencer les ports de la rangée nord, Manuel Nadal s’est prononcé pour une multiplication de zones logistiques en Catalogne, à Zaragosse et Montpellier. Tout en rappelant que l’autorité politique régionale de Catalogne investissait pour étendre la zone logistique de Barcelone et Tarragone, il a souligné que "les politiques logistiques se font depuis une logique régionale mais que la logistique n’a pas de frontières".
De son côté, le président du port de Barcelone, Joaquim Coello, a soutenu "qu’être leader exige un bon développement du transport ferroviaire". Suivant les estimations, les nouvelles voies d’accès au port demanderaient un investissement de 403 M€, dont 316 M€ pour le fer et 87 M€ pour les accès routiers. C’est le prix à payer "pour garantir l’efficacité et la viabilité des terminaux en cours de construction".
