À elles trois, elles occuperont, d’ici 2010, 63 ha dans le secteur du Caban sud qui dispose d’une façade maritime sur la darse 2, derrière le terminal minéralier. Particularités communes de tous ces projets, chacun est porté par un duo de sociétés et chacun s’appuie sur des synergies et des complémentarités du tissu industriel de cette zone portuaire baptisée "Ecosite".
DU CIMENT AVEC LAFARGE-VICAT
Le premier, le plus classique, est une unité de fabrication et de stockage de ciment par le groupement Lafarge et Vicat. Sur une parcelle de 23 ha, autour de l’approvisionnement en laitier de l’usine de Sollac-Arcelor située à proximité (ou alors importé), deux ateliers de broyage traiteront un trafic estimé à 1,45 Mt par an par voie maritime et à 1,6 Mt/an par voie fluviale. Avec des installations de stockage d’une capacité de 245 000 t et la construction de deux quais, entièrement à la charge du groupement, l’investissement total dépasse les 80 M€ pour 30 emplois directs créés. Rappelons que Vicat, producteur de ciment, est déjà très présent sur l’axe du Rhône puisqu’il compte une implantation à Valence (Drôme) et a acquis un terminal cimentier sur le Port Édouard Herriot (Lyon).
Le groupement Lafarge et Vicat déposera avant fin 2006 les dossiers de demandes pour l’obtention des autorisations nécessaires à la réalisation de ce projet. La mise en service est prévue en 2008-2009. Cette implantation s’ajoute aux deux autres unités industrielles spécialisées dans le domaine des matériaux de construction situées sur le secteur du Caban sud à savoir l’usine de broyage de laitier La Phocéenne de broyage, opérationnelle depuis 1995, et le projet adopté en 2004 par le PAM de "Cap Vracs".
DE L’ÉTHANOL ET BIOÉTHANOL AVEC DEULEP ET SEATANK
Autre projet, toujours monté par deux sociétés, Deulep et Seatank cette fois-ci, concerne la production et le stockage d’éthanol et de bioéthanol réalisée à partir de matières premières d’origine agricole (alcools viniques et alcools de betterave, canne et céréales). La société Seatank, filiale du groupe Sea-Invest, y implantera un projet de stockage de vracs liquides (produits pétroliers et chimiques). La totalité du projet industriel, qui s’étend sur 35 ha, représente un investissement de 100 M€ entièrement à la charge du groupement et une capacité de stockage global de près de 500 000 m3 (73 000 m3 pour Deulep, 420 000 m3 pour Seatank). Il devrait être mis en service en 2009 et générera des nouveaux trafics maritimes estimés à 1,6 Mt/an de vracs liquides au maximum de sa capacité (horizon 2020). Le nombre d’emplois directs est estimé à 50. Par la nature des produits stockés, le site industriel "Deulep-Seatank" relève du classement Seveso. À ce titre, il devra obtenir les autorisations nécessaires à sa réalisation. Les deux sociétés partageront la même parcelle afin de mutualiser les infrastructures comme les appontements ou les postes de déchargement wagons et camions.
DU BIODIESEL AVEC ACCIONA ENERGIE ET COMPAGNIE DU VENT
La dernière implantation occupera la parcelle la moins étendue, 5 ha. L’usine de biodiésel projetée par les sociétés Acciona Energie et Compagnie du Vent, comportera deux unités de fabrication (estérification et raffinage) et de capacités de stockage de 44 000 m3. L’ensemble du procédé donne lieu à des rejets d’effluents en faible quantité (sous-produits tels que gommes, pâtes savonneuses et eaux usées). Pour cette usine, installation classée, le groupement franco-espagnol va investir 37 M€. Les matières premières comme l’huile végétale pourront être soit importées par voie maritime soit par voie fluviale ou ferroviaire. Les exportations de biodiésel pourraient s’effectuer par navires chimiquiers. Selon les hypothèses retenues par l’investisseur, le PAM pourrait bénéficier d’un trafic supplémentaire de vracs liquides estimé à 210 000 t par an. L’usine créera 30 emplois directs.
Acciona Energie et Compagnie du Vent ont prévu de déposer les demandes d’autorisation d’exploiter et de permis de construire en mars 2007 pour une mise en service début 2009. Ce projet autorise des synergies innovantes avec les industriels présents sur la zone. Il complète la palette locale d’offres en biocarburants proposée par le projet Deulep (production de bioéthanol) et par l’usine Lyondell avec sa production d’ETBE à partir d’éthanol et d’alcool tertio butylique.