Après avoir perdu plusieurs trafics, le manutentionnaire Boulogne Forest Terminal (BFT, filiale des groupes belges Sea Invest et Nova Natie) et le groupement d’employeurs Fédération maritime devaient retrouver une structure compatible avec l’activité actuelle du port de Boulogne-sur-Mer. Depuis le 1er mars, mettant à profit le dispositif de prévention de la nouvelle loi sur les procédures collectives, BFT a demandé et obtenu du tribunal de commerce d’être placé sous la protection de la procédure de sauvegarde. La première période doit durer six mois, avec possibilité d’interruption si les comptes sont assainis plus rapidement. "Cela nous a permis de refaire notre trésorerie et de payer nos nouveaux fournisseurs", explique Enrico Frazetta, son directeur. Sur un effectif de 25 salariés, cinq personnes ont déjà quitté BFT. Une sixième, liée au dossier dockers, partira dans quelques mois.
Fédération maritime est à l’origine un groupement d’employeurs, mais BFT reste le dernier d’entre eux. Un effectif de dix dockers, mensualisés sous le régime des 35 heures, est aujourd’hui ingérable en raison de l’irrégularité du trafic, estime le directeur de BFT. Leur procédure de licenciement est ainsi engagée depuis un mois. Fin juin, leur notification officielle sera expédiée.
Parallèlement, BFT met en place un nouveau système de gestion de main-d’œuvre. La loi autorise le retour des dockers au BCMO, ce que BFT ne souhaite pas. Pour l’éviter, la société doit racheter la carte "G" des dockers et mettre en place un réseau de contrats par le biais de sociétés d’intérim. Des contacts sont pris avec Adecco et Manpower. Enrico Frazetta indique que les dockers pourront bénéficier des formations nécessaires, soit en direct par des missions en CDD, soit par le biais des sociétés d’intérim. L’activité du terminal (500 000 t actuellement) reste essentiellement partagée entre produits forestiers et clinkers. Le projet de développement de trafic de produits frais n’a pas pu être concrétisé cette année. BFT se spécialise actuellement dans la réception des éléments de constructions des parcs d’éoliennes dans le nord de la France. "Notre savoir-faire dans ce domaine est à présent connu des principaux fournisseurs, General Electric, Vestas et Nordex", indique Enrico Frazetta.