Hormis les conteneurs, qui affichent une croissance à deux chiffres, le port d’Anvers est confronté à une diminution lente mais progressive des volumes de son trafic de conventionnel. À l’issue du premier trimestre 2006, le conventionnel était en recul de 3,8 %. Pour ne citer qu’eux, les fers et aciers ont par exemple perdu 7,5 %, le papier 17 % et les fruits 15,8 %.
Cette érosion, qui remonte à quelques années, a plusieurs causes. D’une part, ce trafic subit de plein fouet l’impact de la conteneurisation qui présente l’avantage du porte-à-porte rapide avec, sur certaines relations, des taux de fret dérisoires. D’autre part, les ports voisins de Flessingue et Terneuzen bénéficient d’une plus grande flexibilité en matière d’organisation du travail portuaire. Leur productivité est meilleure. Même Gand et Zeebrugge ont un Code d’exploitation nettement plus souple. Ainsi, Jusqu’ici les débats menés au niveau des associations professionnelles et des syndicats n’avaient guère donné de résultats. Vu l’urgence du problème le patronat et les porte-paroles des syndicats se sont remis autour de la table afin d’élaborer des solutions. Les doléances du secteur de la manutention portuaire sont nombreuses. Ses représentants réclament une révision de la constitution des équipes en réduisant le nombre d’ouvriers dans certains cas, comme par exemple les colis lourds et les trafics shortsea, pour lesquels il devrait être possible de travailler en demi-shift.
Ce plaidoyer pour la flexibilité de l’organisation du travail portuaire doit permettre de retrouver de la compétitivité face aux ports concurrents. La grande question est de savoir si les syndicats seront réceptifs aux arguments du patronat, alors qu’ils ont quelque peu gonflé le contingent des dockers.
Les conteneurs moteur de la croissance: + 10 % fin mars
À l’issue du premier trimestre, le trafic maritime du port d’Anvers se situait à 39,95 Mt, en hausse de 1,8 % par rapport à la période correspondante de l’année précédente.
C’est actuellement le trafic des conteneurs qui est le moteur de la croissance. Avec 19,25 Mt, il a progressé de 9,1 % en tonnage et de 9,3 % en EVP à 1 665 922 unités. L’effet Deurganckdok commence à se manifester, les services s’y multipliant progressivement.
Le trafic ro-ro a baissé de 3 % à 931 625 t tandis que le trafic de voiture est en hausse de 36,2 % à 217 217 unités, ce qu’expliquent une montée des voitures à l’importation d’Italie et du Japon mais aussi à l’exportation vers l’Italie et la COA. Les vracs liquides reculaient de 10,2 %, essentiellement à cause du pétrole (− 16 %) tandis que les vracs secs augmentaient de 4,5 %: céréales (+ 31,4 %), ferraille (+ 36 %), sable et gravier (+ 48,5 %).