Port autonome de Paris: l’avenir est dans le conteneur

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En 2005, le fluvial et le fluvio-maritime ont réalisé un trafic de 20,8 Mt, en hausse de 6,4 %. "Cette performance s’inscrit dans un contexte national de croissance de 7,4 % en t/km", a rappelé le président du conseil d’administration du port, Jean-François Dalaise. La progression du trafic a été portée par la pâte à papier, les produits pétroliers, les engrais, les produits chimiques et les conteneurs. À l’inverse, le charbon et les produits métallurgiques ont ralenti cette croissance. La baisse du trafic de charbon semble aujourd’hui irréversible. Certes, la Compagnie parisienne de chauffage urbain continue d’alimenter ce courant avec un trafic moyen annuel d’environ 300 000 t à 400 000 t. EDF, pour sa part, a arrêté trois des cinq centrales thermiques de la région. En conséquence, le trafic charbon de EDF est voué à disparaître à terme. Quant à la baisse des trafics de produits métallurgiques, elle tient principalement à des facteurs conjoncturels des marchés de la ferraille et de l’acier. L’autorité portuaire reste malgré tout confiante dans l’avenir sur ce courant. Des projets de développement en Seine-et-Marne et dans l’ouest francilien devraient se concrétiser dans les prochains mois. "Nous tablons sur une progression de ce trafic en 2006 ou 2007", nous a confié un responsable du port.

EXTENSION DU PORT DE GENNEVILIERS

Lors de la conférence de presse, le PAP a surtout insisté sur le trafic conteneurisé. Avec 41,4 % d’augmentation du nombre de conteneurs acheminé par voie d’eau à 73 694 EVP, Paris se place parmi les premières plates-formes intérieures conteneurisées françaises. Tous modes de transport confondus, ses terminaux ont traité un trafic de 267 959 EVP, en hausse de 22,8 %. "Notre stratégie vise à se placer dans les moyens de transbordement de Port 2000 au Havre. Nous voulons être porteur d’un succès pour assurer la croissance de ce terminal pour les autres modes que le routier", a déclaré Jean-François Dalaise. Dans ce contexte, le PAP prévoit de nouveaux investissements. Ainsi, sur le port de Gennevilliers, le port a racheté les 11 ha du site EDF. Ce rachat se fera par Paris Terminal S.A., société détenue en partie par le PAP, les ports autonome du Havre, de Rouen et de Dunkerque et des sociétés privées. Une augmentation de capital de 28 M€ sera destinée à financer les travaux d’infrastructure et de superstructure. "Cette extension permettra à Paris Terminal S.A. de doubler sa capacité de traitement et de passer à 420 000 EVP par an", a expliqué le président de la société Jacques Trorial.

Le port dispose d’autres projets sur la région francilienne. L’un se situe sur la commune de Montereau, dans le sud est de la région. Le port étudie les possibilités d’implantation d’un terminal pour offrir une zone de transbordement avec le ferroviaire. L’autre, à Bonneuil, est en cours de diagnostic, tout comme à Limay. Sur l’Oise, le PAP étudie les possibilités d’extension du port de Bruyères. Enfin, "nous participons au projet de création d’un site à Longueuil-Sainte-Marie avec d’autres ports pour créer une base avancée sur Seine-Nord. Ce site ne dépend pas de notre circonscription portuaire", a indiqué Marie-Anne Bacot, directrice générale du port.

DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS AVEC PORT 2000

Avec Port 2000 en débouché du réseau séquanien, le PAP a des opportunités de succès. Certes, les unités fluviales ne peuvent aujourd’hui accéder directement sur les quais de Port 2000 mais le système mis en place avec la SAITH devrait malgré tout permettre de bénéficier de la croissance attendue de ce terminal. La SAITH, société détenue par les manutentionnaires havrais, Sealogis et Paris Terminal S.A., achemine les conteneurs, par voie ferroviaire, depuis les quais de Port 2000 vers ceux des terminaux fluviaux à l’intérieur du port. "Le retard apparent de cette manutention supplémentaire est actuellement de une demie journée pour un coût de 25 €. Cependant, les barges fluviales sont prioritaires", a expliqué Marie-Anne Bacot. À ces 25 € de charge supplémentaires viennent se soustraire une subvention de 12 € par boîte au titre des aides au transport combiné. Au total, le surcoût est d’environ 13 € par boîte; "même avec ce surcoût nous conservons une compétitivité par rapport à la route", nous a confié un responsable d’une société de transport fluvial.

L’année 2006 se présente donc sous les meilleurs auspices. Le port a d’ailleurs présenté, aux collectivités locales, son nouveau Schéma d’infrastructures portuaires. Ce document doit ouvrir sur un débat entre l’autorité portuaire et les collectivités locales pour l’avenir des installations. "Les premières discussions ont montré que les collectivités avaient un besoin de développement des installations mais sous des conditions de densification des installations existantes et de soigner l’intégration dans le tissu urbain des ports", a rappelé la directrice générale. Ce schéma aborde, par filières les projets de développement du port.

Quant aux trafics, le port prévoit de consolider les trafics traditionnels comme les matériaux de construction ou les produits agricoles mais aussi de développer des filières nouvelles, à l’image des déchets. Ainsi, la direction du port a annoncé le transport par voie fluviale des mâchefers qui sortiront de la future usine d’incinération d’Isséane. La REP acheminera ces produits sur son site de Précy-sur-Marne pour qu’ils y soient retraités. De plus, le port a approuvé l’implantation de GDE sur une zone de huit hectares à Limay pour y installer un broyeur. Dans d’autres domaines, le port a souligné que le démarrage des trafics pendulaires de bobines de papiers et de papiers usagers entre Paris et l’usine de Chapelle d’Arblay était une question de semaines. "Nous sommes prêts. La décision est entre les mains de l’opérateur privé", a indiqué Marie-Anne Bacot.

Paris perd son caractère maritime

“Paris, port de mer”, slogan lancé dans les années quatre-vingt-dix ne semble plus réservé qu’à un trafic de niche. Pour la troisième année, le trafic maritime du PAP est en baisse de 1,3 % à 397 357 t. Les produits métallurgiques, les minerais et les déchets perdent plus de 20 % de leur teneur, alors que les produits agricoles progressent de 24,8 % à 30 449 t. “Le trafic intrarégional représente 46 % du global. Notre enjeu de développement se place principalement sur ce courant”, a rappelé Jacques Trorial, ancien président du PAP pendant les années quatre-vingt-dix, lorsque le slogan “Paris, port de mer” a été lancé. Et l’ancien président du PAP de rappeler que le fluvio-maritime ne concerne aujourd’hui que des niches de trafic. De là à ranger à la niche certains slogans, il n’y a qu’un pas. Et Jean-François Dalaise, actuel président du PAP, a continué en rappelant que ce mode a connu un fort développement lors des problèmes de compétitivité des ports maritimes français. “Cette compétitivité semble revenir dans nos ports, le besoin de ce mode est donc devenu moins pressant, à l’exception des trafics niches.

K + N: progression spectaculaire des résultats en Grande-Bretagne

L’opérateur international de fret Kuehne + Nagel (K + N) a réalisé en Grande-Bretagne un chiffre d’affaires de 455,632 MF suisses en 2005, soit une progression annuelle de 30 % par an depuis 2000. Son chiffre d’affaires dans le monde a atteint 8,8 milliards d’euros et son trafic 1,6 MEVP (JMM 10-3-2006, p. 9). Avec un trafic de 75 000 EVP (+ 28 %), K + N est le premier opérateur international de fret ferroviaire en Grande-Bretagne. Il a ouvert l’an dernier un nouveau centre d’éclatement dans les Midlands avec un service direct sur 15 destinations européennes. Son rachat d’ACR Logistics lui permettra de faire passer son chiffre d’affaires de prestations de services logistiques à £ 400 millions (676 M€), le nombre de ses implantations en Grande-Bretagne et Irlande à 78 (+ 66) et celui de ses effectifs à 8 500 personnes.

M.T.

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