La vie est belle pour le financement maritime allemand, non seulement pour les investisseurs privés des sociétés de participations maritimes mais aussi pour les opérateurs institutionnels. Ainsi la HSH-Nordbank (entité commune à deux banques de Länder; H pour Hambourg et SH pour Schleswig-Holstein; N.D.L.R.) a pu renforcer sa position en 2005 parmi les banques maritimes.
Malgré "une augmentation des remboursements anticipés due à l’excédent de trésorerie de nombreux armateurs", son encours de crédits dans le financement maritime s’est accru de cinq milliards d’euros (Md€) pour atteindre 25,4 Md€, annonçait à Hambourg le p.-d.g de la HSH-Nordbank, Alexander Stuhlmann, (DVZ du 28-3-2006) . Dans cette branche, le résultat d’exploitation avant provisions pour risques a atteint 261 M€ contre 239 millions en 2004. La hausse a été possible "grâce à l’excédent nettement accru par rapport aux provisions effectuées et à une baisse de provisions pour risques dans cette branche" a précisé Alexander Stuhlmann. Cependant la banque a dû augmenter ses réserves de prévoyance pour tout le groupe, selon l’amortissement des aides exigé en 2004 par l’Union européenne. Cela a entraîné une baisse de 26,5 % du résultat d’exploitation après provisions qui s’établissait à 613 M€. Alexander Stuhlmann souligna également que la HSH Nordbank évoluait de plus en plus "d’un pur prêteur vers un conseiller compétent pour toute question intéressant une compagnie maritime".
Du fait de la suppression de la garantie publique de la Landesbank (de Hambourg N.D.L.R.), en juillet dernier, les coûts de refinancement de la HSH Nordbank avaient très fortement augmenté, expliquait son p.-d.g. En 2006 cependant, la HSH Nordbank va proposer un nouvel instrument favorable au refinancement avec l’émission d’obligations hypothécaires sur navires. D’autres Landesbanks, comme celle de Brème, travaillent à des produits correspondants.
Pour l’année en cours, le vice-président de la HSH Nordbank, Hans Berger, prend de nouveau en compte "d’importants remboursements anticipés des armateurs, même s’ils ne sont pas globalement de même niveau qu’en 2005". Après "deux années fantastiques dans le transport maritime", les marchés vont maintenant quelque peu se refroidir. Ainsi par exemple, les taux d’affrètement des porte-conteneurs ont en moyenne perdu 40 % depuis mai 2005. Mais, du fait de la structure très diversifiée du portefeuille de ses crédits, (39 % sur des porte-conteneurs et 21 % respectivement sur des vraquiers et des pétroliers), la HSH Nordbank pourrait, selon Hans Berger, fort bien amortir des chutes de taux dans certains segments du marché.