Le fluvial se porte bien, selon Jean-François Dalaise. Des progressions des trafics de 7,4 % en 2005 et de 40 % en huit ans démontrent la vitalité de ce mode. "La croissance du fluvial s’accélère d’autant plus que notre mode diversifie ses prestations et qu’il les combine avec celles des autres: maritimes, routières et je le souhaiterais plus, ferroviaires", a-t-il déclaré. Le développement des trafics de colis lourds et des conteneurs en apportent la preuve. "Cet acquis, on le doit à une profession redevenue résolument entrepreneuriale: elle investit, elle recrute, elle forme, elle muscle et elle adapte son offre logistique et commerciale."
Dans ce contexte, la profession semble vivre dans le "meilleur des mondes". "Naturellement il n’en est rien", a continué le président du CAF. Et Jean-François Dalaise de demander au ministre des Transports une meilleure lisibilité sur les infrastructures fluviales. "Nous demandons une politique encore plus volontariste de fiabilisation et de modernisation ciblée sur les itinéraires les plus porteurs de trafics", a continué Jean-François Dalaise. Dominique Perben a entendu le message. "J’y suis attentif", a indiqué le ministre à propos des infrastructures. "L’État a clairement exprimé ses objectifs et sa volonté dans le contrat d’objectifs et de moyens avec Voies Navigables de France", a-t-il précisé.
L’ÉCLUSE FLUVIALE DE PORT 2000, UNE NÉCESSITÉ
Dans le même ordre d’esprit, le président du CAF est revenu sur le rôle du fluvial dans les ports maritimes qui, selon lui, "est le mode le plus à même de faire passer le combiné de l’incantation à la réalité". Quant à Port 2000 au Havre, il a demandé que l’écluse fluviale pour accéder directement aux bassins de Port 2000 soit construite rapidement. "Cette réalisation demeure une nécessité absolue et urgente si nous voulons respecter les objectifs d’enlèvement de conteneurs que vous avez vous-même fixés pour le fleuve et le fer." Le président du CAF a précisé les dimensions de cet ouvrage: 190 m de long et 15 m de large. "S’agissant de cet équipement important, le dossier a beaucoup avancé ces derniers mois. J’ai pris bonne note de vos demandes précises. Nous ne perdons pas de vue l’objectif de réaliser cette écluse", a rassuré le ministre des Transports et de la Mer. Il a été plus loin en abordant aussi la question de Fos 2 XL à Marseille Fos. "2006 verra également l’amélioration du terminal fluvial de ce port."
Après les infrastructures, Jean-François Dalaise a attiré le ministre sur le terrain réglementaire. Il est revenu sur les plaidoyers faits pour obtenir, en vain, un dispositif d’aides gouvernementales consécutif à la hausse du carburant. Le président du CAF a alerté le ministre sur les effets de la loi du 13 juillet 2005 relative aux économies d’énergie. Cette loi qui prévoit une taxation du fioul domestique, carburant pour le fluvial, peut avoir des effets pervers. "La hausse du carburant est une donnée inéluctable, même si nous prenons des mesures pour faciliter cette évolution. Je crois d’ailleurs qu’en permettant aux transporteurs de répercuter l’impact de la hausse du pétrole, nous contribuerons à modifier les comportements en matière de transport. Un secteur qui, comme le vôtre, sait transporter d’importants tonnages avec une forte efficacité énergétique saura, j’espère en profiter", a indiqué Dominique Perben. Toujours sur le terrain législatif, Jean-François Dalaise a remercié le ministre d’avoir "mis fin au flou artistique qui entourait la définition communautaire du cabotage. Il est désormais encadré par des durées réalistes et nous apprécions l’affirmation de principe quant à l’application du droit du travail français à l’occasion de ces prestations quelque soit la nationalité des salariés concernés." Une bonne nouvelle n’intervenant jamais sans son cortège de revendications, le président du CAF a demandé que les décrets d’application interviennent rapidement.