Le groupe russe Norilsk-Nickel occupe la première place dans le monde pour la production de nickel et de palladium. L’une de ses principales zones de production, la région de Norilsk, se trouve… au-delà du cercle polaire arctique, une région que l’on ne peut guère atteindre autrement que par la mer, les airs ou le fleuve Yenissey. Norilsk-Nickel a besoin de la voie maritime pour assurer ses approvisionnements et réaliser ses expéditions.
Depuis une vingtaine d’années, les transports dans la zone du Grand Nord russe, étaient effectués par des navires déjà très sophistiqués, les "SA-15", des unités réalisées dans les chantiers finlandais et qui peuvent affronter jusqu’à un mètre de glace. Plusieurs de ces unités ont ainsi touché le port de Dudinka, propriété du groupe Norilsk-Nickel, situé à l’embouchure du fleuve Yenissey.
"Norilsk Nickel réexamine sa politique de transport pour s’assurer une livraison ponctuelle et compétitive de ses produits, explique Dmitry Cheskis, directeur général délégué de Norilsk Nickel. La stratégie de la compagnie a pour but de construire une flotte moderne de navires capables de réaliser des transports sur des longues distances dans la région arctique sans recourir à une aide extérieure." C’est dans ce sens, qu’il y a une dizaine de jours, la firme a pris livraison au chantier Aker Finnyards, d’Helsinki du Norilskiy-Nikel, premier porte-conteneurs réalisé pour le groupe. C’est une unité de 14 500 tpl pouvant embarquer 650 EVP. Long de 169 m, il mesure 23,1 m de large pour un creux de 9 m. Ce navire pourra naviguer dans des situations extrêmes: il est capable de casser 1,50 m de glace. "Le navire pourra naviguer dans l’océan Arctique toute l’année, sans l’assistance de brise-glaces", précise Aker Finnyards. L’une des originalités du navire est de pouvoir naviguer poupe en avant. Sa propulsion est assurée par des moteurs diesels-électriques. Le coût de ce prototype s’élève à 70 M€. Cette unité a bénéficié des études menées par les laboratoires d’Aker Yards Arctic. Cette division du groupe apporte également son expertise pour la construction de plusieurs autres navires destinés à opérer dans les zones arctiques. La principale activité du Norilskiy Nikel sera de réaliser des transports de produits métallurgiques entre Dudinka et Mourmansk.
Boskalis: + 85 % de bénéfice
La compagnie de dragage Boskalis a réalisé l’an dernier un bénéfice net de 62,7 M$ (+ 85 %) pour un chiffre d’affaires de 1,16 Md€. Son carnet de commandes s’est monté à 2,43 Md€. Les excellentes perspectives de 2006 lui permettent de choisir ses commandes, malgré une limitation de ses capacités. Elle investira 800 M$ en cinq ans pour renouveler et agrandir sa flotte de dragues suceuses et coupeuses. La première commande porte sur l’allongement de 50 % de la drague suceuse Queen-of-the-Netherlands pour porter sa capacité en godets à 35 500 m3. Par ailleurs, selon la presse malaisienne, le contentieux sur les livraisons de sable destiné à l’extension du port de Singapour est en voie de solution.
Menso de Jong