En 2005, Hapag Lloyd a réalisé un chiffre d’affaires de 3 222 M€, en hausse de 19,9 %. HLCL (Hapag Lloyd Container Line) a réalisé un chiffre d’affaires de 3 074 M€ et de son côté la croisière annonce un chiffre de 148 M€. L’acquisition de CP Ships en octobre a été consolidée dans les chiffres pour le derniers trimestre. Au total, l’union de ces armements a réalisé, sur l’ensemble de l’année un chiffre d’affaires de 384 M€, toutes activités confondus, dont 612 M€ pour CP Ships.
Quant au résultat d’exploitation (earnings before taxes and amortization) du groupe Hapag Lloyd, il s’établit à 281 M€. CP Ships, pour sa part, affiche une baisse de son résultat d’exploitation de 2,5 M€ sur les trois derniers mois de l’année. Au total, le nouvel ensemble voit son résultat d’exploitation baisser de 0,4 % à 278,5 M€.
"L’acquisition de CP Ships est un pas de géant pour notre groupe. Les deux armements sont complémentaires et leur permettent de se propulser dans le quinté de tête du classement des armements conteneurisés", a indiqué le président du bureau exécutif de Hapag Lloyd, Michael Behrendt, lors de la présentation des résultats. Quant à la baisse du résultat d’exploitation, le président ne s’en alarme pas. "Il s’agit d’une belle performance compte tenu de la hausse des coûts fixes notamment pour les soutes et l’affrètement des navires. Nos coûts ont augmenté de 100 M€".
À cette hausse générale des résultats financiers est venue s’ajouter celle des volumes transportés. Dans le monde, le volume de conteneurs transportés a progressé de 8,6 % à 86 MEVP. "Hapag Lloyd a crû plus rapidement que le marché", a constaté Michael Behrendt qui affiche 2,7 MEVP transportés, soit une hausse de 10,8 %. Avec les boîtes de CP Ships consolidées sur le dernier trimestre, le nouvel ensemble a transporté 3,075 MEVP, soit une augmentation de 27,3 %.
Le rachat de CP Ships par Hapag Lloyd permet au groupe de se hisser à la cinquième place des opérateurs mondiaux, derrière Mærsk Line, MSC, CMA CGM et Evergreen. Cependant, à cette intégration est venue s’ajouter l’annonce de la suppression de 2 000 emplois dans le monde. Les fonctions de siège social devraient être centralisées à Hambourg. Ainsi, il est à prévoir que les deux sièges de CP Ships, l’un à Tampa en Floride et l’autre à Gatwick, en Grande-Bretagne, subiront les principaux "dommages collatéraux" de cette intégration. "Cinq cents suppressions de postes sont prévues en Floride et 200 en Grande-Bretagne", a déclaré le président du bureau exécutif lors de la présentation des résultats.
"PAS DE PROBLÈME DE SURCAPACITÉ AVANT 2007"
La groupe a aussi présenté ses prévisions pour 2006. "Sur les premiers mois de l’année, nous avons enregistré une hausse de nos volumes. Nos navires affichent des taux de remplissage élevés. Nous sommes obligés de laisser de la marchandise sur les quais, les navires sont chargés au maximum", a indiqué Michael Behrendt. Le trafic mondial devrait croître de 8 % environ à 95 MEVP transportés en 2006, selon les chiffres communiqués par le groupe allemand. Dans le même temps, la flotte mondiale de navires conteneurisés s’agrandira. "Il ne devrait pas y avoir de problèmes de surcapacité avant 2007", indique le président du bureau exécutif d’Hapag Lloyd. L’armement allemand souhaite participer à cette croissance des flux. "Les taux de fret entre l’Asie et l’Europe montrent de nouveau des signes de hausse", a déclaré Adolf Adrion, membre du bureau exécutif qui a imposé une augmentation de $ 200 par EVP dès le 1er avril et prévoit une nouvelle hausse identique en juillet.
La croissance du trafic conteneurisé mondial ne va pas sans difficultés. Le président du bureau exécutif a ainsi appelé à relever les défis pour les prochaines années. En premier lieu, les armements sont confrontés à un déséquilibre des flux notamment sur les trafics avec l’Asie. "Nous devons transporter de plus en plus de boîtes vides pour alimenter les marchés exportateur. Ces transports représentent des coûts élevés", a souligné Michael Behrendt. De plus, il a demandé que les ports investissent dans de nouvelles infrastructures pour pouvoir suivre la hausse du volume mondial. "Les temps d’attente dans les terminaux ont un impact sur nos coûts." D’autre part, les dessertes terrestres doivent être améliorées, notamment les infrastructures routières et ferroviaires. Parallèlement à ces coûts structurels, les armements conteneurisés doivent faire face à une hausse des coûts fixes. "Il s’agit des prix des soutes, une augmentation des taux d’affrètement, des droits de port et de transit dans les canaux maritimes."