La concession du port de commerce de Lorient englobe le port annexe du Rohu, en Lanester. Ce site héberge le chantier Alstom Leroux Naval et se spécialise dans le trafic sablier. Deux opérateurs, DTMB et SVA, qui disposent chacun d’un poste d’expédition, réalisent un trafic de 537 000 t, en forte progression. Le groupe Lafarge, à travers la Société Rennaise de Dragage, veut se positionner au même endroit avec un trafic devant atteindre à terme 500 000 t. Il a obtenu un permis de prospection en mer au sud-est de l’embouchure de la rade de Lorient. Il entend aussi se donner des moyens terrestres en construisant un poste d’expédition et de chargement de camions qui serait logiquement approvisionné par le groupe à partir de la zone où il disposerait d’un futur droit d’extraction. Même sans ce droit, le positionnement sur Lorient se justifierait pour servir le marché du bâtiment du Morbihan.
Les élus veulent limiter le trafic sablier et favoriser un projet de port de plaisance à sec (sur une parcelle éloignée de celle de Lafarge). La mairie de Lanester a donc refusé de signer la demande de permis de construire déposée pour le poste terrestre, arguant de l’augmentation du nombre de camions (55 en plus) sur la desserte joignant le port à la voie express, d’un positionnement du bâti non-conforme au POS et d’une hauteur insuffisante des arbres sur le futur parking. Le préfet, qui a refusé ces arguments, a mis le maire en demeure de signer, sans succès. Le dossier a alors été transmis en référé au tribunal administratif qui a confirmé la décision du maire, uniquement sur la base du positionnement du bâti.
Le conflit devrait se poursuivre par des jugements sur le fond. Lafarge est décidé à aboutir tandis que le maire se présente comme défenseur de la démocratie locale face à l’État.