La SNCM s’apprête à tourner une page de son histoire en basculant dans le privé. Le dernier conseil d’administration de l’armement, tenu le 12 avril, a agréé l’arrivée des actionnaires privés Butler Capital Partners (38 %) et Veolia Transport (28 %) dans le capital. L’État conservera 25 % et les salariés gagneront 9 %. Mais trois étapes restent encore à parcourir.
La première sera franchie le 28 avril avec une assemblée générale extraordinaire de tous les actionnaires. Une somme de 142,5 M€ devrait être apportée par la CGMF pour la recapitalisation de la SNCM. L’enveloppe est plus importante que celle fixée initialement (29,5 M€ de plus). L’assemblée devrait également autoriser une augmentation du capital d’un montant global de 35 M€. En outre, une nouvelle organisation de la compagnie sera proposée avec la création d’un directoire et d’un conseil de surveillance de 14 membres. Ce directoire sera piloté par Veolia tandis que le conseil de surveillance reviendra jusqu’en 2007 à l’État.
La seconde étape du processus de privatisation est fixée au 3 mai, date à laquelle devrait être connu le résultat de la consultation du personnel sur les grandes lignes du projet social des repreneurs. Les quelque 2 200 salariés vont se prononcer à partir d’un document de dix pages détaillant les orientations et établi au cours d’une série de rencontres bilatérales entre l’actuelle direction de la SNCM, Veolia, et les syndicats, à l’exception du syndicat des travailleurs corses. L’essentiel du projet social s’articule autour de la décision de réaliser "20 M€ d’économies sur la masse salariale" d’ici à la fin 2008, avec la suppression de l’équivalent de 400 postes sans licenciements secs mais par des départs volontaires ou en préretraite, ou des mutations internes.
Une fois le projet social admis, le conseil d’administration pourra se réunir – fin mai probablement – pour le dernier acte: mettre à flot la nouvelle SNCM privatisée.
