L’embellie du trafic en 2005 semble tourner court pour ce premier trimestre 2006. Le Port autonome de Bordeaux enregistre une baisse de son activité globale de 10,4 % à 2,1 Mt, soit 245 000 t de moins par rapport au premier trimestre 2005. Même si les importations ont légèrement baissé, −3,7 %, les exportations, avec −28,6 %, expliquent cette tendance. "Ce sont essentiellement les sorties en céréales qui ont chuté. La production dans la région a été très mauvaise en raison de la sécheresse en 2005 et on subit de plus en plus la concurrence de la route à destination de l’Espagne, pays victime lui aussi la sécheresse et très demandeur en céréales", explique Julien Bas, directeur d’exploitation au port de Bordeaux. Pour ce premier trimestre, les sorties de céréales en vrac sont ainsi passées d’environ 330 000 t l’an dernier à 183 000 cette année, soit une baisse de 45 %. "Mais en revanche, la politique pour développer les exportations de blé porte ses fruits puisqu’elles ont augmenté de 64 % ce premier trimestre", précise Julien Bas.
Côté importations, plusieurs marchandises ont été touchées et contribuent à la baisse de 3,7 %: produits forestiers, gaz de pétrole liquéfié et tourteaux de soja qui accusent une chute de 25 %. "Mais dès que les stocks de tourteaux de soja venant du Brésil seront débloqués, on devrait retrouver les tonnages de 2005", nuance Julien Bas pour qui "mis à part l’effet céréales, la tendance globale est à une stagnation des trafics". Selon lui, "même si le trafic 2006 est moins bon que 2005, on peut considérer que le port est dans une année de transition". Des projets devant générer des trafics supplémentaires sont, en effet, en voie de concrétisation. Cette année, 50 000 t supplémentaires devraient être gagnées avec les importations en ciments de Screg (Société Chimique Routière et d’Entreprise Générale), 300 000 t en 2007 avec le trafic généré par l’usine de broyage de laitiers Lafarge Ciments et 150 000 t en 2008 avec la production de biocarburant de Saipol Lesieur.
