Ce lundi de Pâques, le quatrième train lourd quotidien à destination de la Lorraine a débuté au terminal Sea-Bulk du quai à pondéreux ouest de Dunkerque. Désormais, trois trains lourds de minerais (de 2500 tonnes environ) circulent quotidiennement pour alimenter les deux hauts fourneaux mosellans du sidérurgiste, et un train circule pour Pont-à-Mousson. Il est fortement question d’alimenter également les centrales EDF de cette manière. Du point de vue du terminal, "Fret SNCF a fortement amélioré ses performances en exploitation et organisation ces 12 derniers mois", reconnaît Philippe Bertonèche, directeur de Sea-Bulk. Les trains sont répartis sur toute la journée. L’objectif est de les traiter sur les deux postes du matin et de l’après-midi.
L’électrification, qui autorise désormais l’arrivée et le départ direct des rames au terminal sans changement de locomotive exige cependant des performances accrues du terminal lui-même. "Nous avons dû nous adapter, travailler à davantage de rigueur pour être exacts au rendez-vous", reconnaît Philippe Bertonèche.
Les trains lourds sont une clé de l’avenir du terminal, et de la compétitivité de Dunkerque en matière de grands vracs secs industriels. Arcelor a annoncé la fermeture (à une date non communiquée) de son secteur de fonte lorrain, un client qui pèse 2,5 Mt pour Sea-Bulk. L’électrification de la voie des Huttes et les trains lourds ont permis ensemble de garder ce marché à Dunkerque jusqu’à son extinction. Les appels d’offres n’ont pas encore vraiment débuté pour les marchés d’importation de charbon qui se profilent à l’horizon 2010-2015 vers la Lorraine et l’Allemagne. Pour ces marchés, de nouveaux progrès de productivité sont indispensables, cette fois côté wagons. Entre Rotterdam et l’Allemagne défilent déjà des wagons de 100 tonnes, alors que sur le réseau français ne circulent que des 60 tonnes. La balle est aujourd’hui dans le camp des wagonniers.