Bolloré réfute la vente de sa manutention

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L’an passé, Bolloré Investissement, le holding du groupe, a enregistré une progression de 9 % de son chiffre d’affaires à 5 445 M€ (incluant 720 M€ pour le maritime). "Ce fut une année exceptionnelle", a indiqué Vincent Bolloré, le président du groupe. Le résultat opérationnel de la société s’établit à 121 M€, en hausse de 59 % pour un résultat net de 390 M€, multiplié par huit. "Nous avons considérablement augmenté notre résultat net grâce à la plus-value réalisée lors de la cession des titres Vallourec", a continué le président du groupe. Le résultat opérationnel a, pour sa part, augmenté en raison de la bonne tenue des activités transports du groupe.

Le chiffre d’affaires de la division transport et logistique du groupe Bolloré s’élève à 3 355 M€ en 2005 (hors activités maritimes), en augmentation de 9 % pour un résultat opérationnel de 171 M€, en progression de 34 %. Dans cette division, la commission de transport a réalisé un chiffre d’affaires de 2 Md€ en 2005, en hausse par rapport à 2004. L’an passé, le groupe a repris Air Link, commissionnaire de transport indien. En Asie, mais aussi sur le continent américain, le groupe Bolloré continue de se développer par l’ouverture de nouvelles agences et bureaux. "Avec ces développements, nous nous positionnons au 5e ou 6e rang mondial des commissionnaires", a indiqué le président du groupe.

2005 aura surtout été marquée par la cession de Delmas, Otal et Setramar au groupe CMA CGM. La vente est devenue effective au mois de janvier 2006. Elle s’est réalisée pendant une année exceptionnelle, selon le président. Le groupe estime à environ 250 M€ le profit opérationnel réalisé au cours de l’année passée par les activités maritimes, "un chiffre record en plus de 100 ans d’existence", a rappelé Vincent Bolloré.

Les activités transport et logistique en Afrique, regroupant la manutention portuaire mais aussi le transit en Afrique, ont été largement abordés. En effet, en février, le mensuel Capital annonçait la vente par Bolloré de son activité manutention (JMM 24-3-2006, p. 8). "Il n’est pas question de vendre cette activité phare de notre groupe. Nous sommes sûrs que nous avons un avenir dans ce secteur", a insisté Vincent Bolloré, réfutant ainsi toutes les rumeurs de vente. En février 2005, le même mensuel annonçait la cession de Delmas, que la direction générale du groupe s’empressait de démentir. Quatre mois plus tard, CMA CGM et le groupe Bolloré faisait état de négociations pour vendre l’ensemble du secteur maritime du dernier au premier. Alors, bis repetita?

MANUTENTION: LES INVESTISSEMENTS CONTINUENT

En attendant, le groupe de Vincent Bolloré continue d’investir sur le continent africain, et notamment dans les ports. Ainsi, Michel Roussin, vice-président du groupe Bolloré en charge du développement des activités en Afrique, a exposé les développements à venir. Le 1er juillet, Bolloré et APM Terminals, la filiale manutention du groupe AP Møller (détenant entre autre Mærsk Line), va exploiter le terminal de Tema, au Ghana. "Cet établissement présente un fort potentiel avec de nombreuses matières premières comme le cacao et des ressources minières telles l’or et le pétrole", a indiqué Michel Roussin. En outre, le groupe a remporté la concession du port de Tin Can, au Nigeria, en partenariat avec l’armement israélien ZIM. Ces projets viennent s’ajouter aux opérations existantes sur le SETV (Société d’exploitation du terminal de Vridi), à Abidjan (Côte d’Ivoire)."Dans ce port, où nous opérons avec Mærsk Line, nous avons d’ores et déjà investit 30 M€. Nous voulons en faire un des plus beaux ports d’Afrique", ajoutait Michel Roussin. Outre ces diverses implantations, le groupe Bolloré a des visées sur les ports de Dakar (Sénégal) et au Gabon. À Dakar, le groupe a fait des propositions aux autorités locales pour reprendre l’activité du terminal à conteneurs et se dit prêt à investir pour améliorer la productivité du port. Au Gabon, Bolloré est en discussion pour obtenir la réfection du port de Libreville, la capitale du pays. Il est aussi en négociation pour opérer le port d’Owendo, à quelques kilomètres de Libreville. À plus long terme, et pour confirmer l’intérêt que ce groupe porte au continent africain, Michel Roussin a indiqué regarder de près l’évolution d’autres ports. Ainsi, Luanda (Angola), Mombasa (Kenya) et Beira (Mozambique) font partie de leurs cibles potentielles.

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