Après avoir assisté au salon Seatrade à Miami, le président de la CCI Nice-Côte d’Azur, Dominique Esteve, et son directeur des ports, Laurent Monsaingeon, ont rendu compte de la situation du marché de la croisière, tant au niveau mondial que local.
La Méditerranée devient pour sa part une destination privilégiée des armements. Certains qui n’étaient présents jusque-là que sur les côtes américaines, tel Disney Cruise Line, programment des escales à Barcelone et Villefranche en 2007. Aujourd’hui, 18 ports de la région (Espagne, Italie, Grèce et Croatie) construisent de nouveaux quais, ou rénovent les anciens, afin de profiter pleinement du développement prévisible de ce marché dans les années à venir.
La CCI de Nice-Côte d’Azur, qui gère le port de Nice-Villefranche et la rade de Cannes, a enregistré 493 830 passagers en 2005, dont 442 330 en transit et seulement 51 500 en tête de ligne contre 65 300 en 2004. Cette diminution sensible des passagers en tête de ligne, une source d’importantes retombées économiques, inquiète la CCI qui veut faire porter un effort particulier pour tenter d’inverser la tendance. On sait qu’après les espoirs suscités par "Nice Port Neuf", projet lancé en mars 2000, mais qui n’a pas abouti (JMM 7-4-2000), aucune nouvelle infrastructure n’est prévue pour les années à venir. La CCI doit donc faire avec ce qu’elle a pour attirer de nouveaux paquebots en tête de ligne. Mais sur le segment des navires de moyenne taille, Nice se heurte plus particulièrement à la concurrence des ports de Savone, champion des croisières en tête de ligne, et de Monaco. Avec sa nouvelle digue, ce dernier attire justement les unités de moyen tonnage avec une infrastructure bien adaptée.
L’incertitude qui pèse sur le port quant à savoir qui en assurera la gestion (Département ou Région) paralyse aujourd’hui les initiatives. La tente qui sert de gare maritime au quai du Commerce a encore de beaux jours devant elle… Et force est de constater que les infrastructures actuelles, comme le constatait Dominique Esteve, ne permettent pas de développer les têtes de ligne. Pour l’année 2006, on compte néanmoins sur 610 escales, dont 161 en tête de ligne et 449 en transit avec 454 escales à Nice-Villefranche et 156 à Cannes. Cette augmentation de 9 % par rapport à 2005 est encourageante et démontre des efforts de la CCI Nice-Côte d’Azur pour se maintenir et améliorer ses résultats.