Le Port autonome du Havre renouerait-il avec sa politique d’outillage public? Les derniers événements portent à le croire en tout cas… Quelques jours avant l’inauguration de Port 2000, le 30 mars, le ministère de l’Équipement, des Transports et de la Mer a donné son feu vert à l’achat de deux portiques à conteneurs, ainsi qu’à une option pour un troisième portique. La facture pourrait avoisiner les 20 M€ si l’on se réfère au prix d’achat des derniers portiques chinois ZPMC qui équipent désormais le Terminal de France à Port 2000.
En fait, à quelques jours des cérémonies d’ouverture du nouveau port et sachant que le chef de l’État devait être présent – il a finalement renoncé trois jours avant la date pour cause d’actualité sociale l’empêchant de “s’éloigner” de l’Élysée – la CGT avait annoncé que Jacques Chirac serait accueilli par un mouvement de grève de 24 h. Au cœur des préoccupations du syndicat général du personnel du port autonome, la question des grutiers bien sûr (voir ci-dessus), mais aussi la politique d’outillage du PAH. "Pour nous, explique Patrick Deshayes, le secrétaire général de la CGT du Port autonome, l’achat de portiques publics est une garantie de pérennité pour l’emploi public. Cela signifie que le port ne se désintéresse pas de ses travailleurs."
Où iront ces portiques, dont on ignore encore à quelle date l’appel d’offres sera lancé? Une chose est sûre, ils n’iront pas rejoindre les terminaux de Port 2000. En revanche, ils devraient trouver leur place sur les quais du port intérieur, comme à Bougainville ou au terminal de l’Europe.