Règlement de comptes entre la CMN et la SNCM

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Rien ne va plus entre la SNCM et la CMN. Derrière les sigles des deux compagnies, Stef-TFE et Veolia Transports s’affrontent rudement. L’un pour prendre possession d’un armement dont il est un actionnaire aussi important qu’historique. L’autre, qui est un actionnaire tout aussi fondamental (1), pour préserver une vieille alliance commerciale et technique qui conditionne la desserte corse au départ de Marseille.

Le futur changement de statut de la SNCM et du renouvellement de l’offre de continuité territoriale sur la Corse a-t-il été perçu comme une opportunité pour le groupe Stef-TFE? La prise de contrôle de la CMN apparaît comme un match dans le match de la desserte corse.

À travers sa filiale, STIM d’Orbigny, il a dénoncé le pacte d’actionnaires conclu en juillet 1992 autour de la CMN (JMM 24-3-2006, p. 36). Dans un courrier du 15 mars, Robert de Lambilly, président de STIM d’Orbigny et de la CMN, lançait une quasi OPA sur les parts détenues par la SNCM. En fait, le coup venait de loin, depuis deux ou trois ans, période où de manifestes difficultés faisaient gîter la SNCM. Aujourd’hui, Francis Lemor, p.-d.g. de Stef-TFE ne mâche plus ses mots. "Soit la SNCM cède son placement au sein de la CMN, soit nous ne serons pas à ses côtés pour la desserte de la Corse", indiquait-il récemment dans le quotidien Le Monde.

Une semaine plus tard, la SNCM apportait une réponse en plusieurs points. En premier lieu, elle considérait la dénonciation du pacte comme infondée. "Ce pacte dont Robert de Lambilly est d’ailleurs signataire, est conforme au droit des sociétés; il ne peut pas être résilié de manière unilatérale." Après avoir précisé que "la SNCM et ses actionnaires actuels et futurs sont attachés à la poursuite d’une coopération étroite entre les deux armements", la missive de la SNCM lâche un avertissement: "La SNCM se réserve le droit, comme le permet le pacte d’actionnaires, de racheter les parts du groupe Stef dans la CMN si ces sociétés mettaient en œuvre une politique qui ne serait pas conforme à « l’esprit de coopération » défini par ce pacte." Le communiqué a évidemment reçu l’aval des repreneurs, Veolia Transports et de Butler Capital qu’on a pourtant suspecté un moment de sympathie avec Stef-TFE. Walter Butler a d’ailleurs indiqué que "la participation de la SNCM dans CMN est stratégique à nos yeux comme à ceux de Veolia".

UN MATCH ARBITRÉ PAR BRUXELLES?

Les partenaires de 30 ans se proposent donc de racheter mutuellement les parts de l’autre. Leur dispute s’achèvera-t-elle devant le tribunal? Stef-TFE sera-t-elle en mesure de poursuivre sa tentative alors que l’État se trouve manifestement du côté de la SNCM et de ses repreneurs? À moins que Bruxelles, comme cela a été souvent le cas ces dernières années, décide de trancher dans le vif en jouant le rôle d’arbitre. La Commission européenne vient d’ailleurs de manifester son impatience auprès de l’État français. Il est temps que ce dernier finalise le montage de la nouvelle SNCM privée, a-t-elle fait savoir. Les subtilités de la desserte corse, dont on ne connaîtra le dénouement que dans quelques mois, et les méandres d’une privatisation menée par l’État, ne la concerne à l’évidence nullement.

1) La composition exacte du capital de la Compagnie Méridionale de Navigation est décidément un secret bien gardé. Qui croire? Alors que STIM d’Orbigny s’attribue 55 % du capital de la Compagnie Méridionale de Participations (CMP) qui contrôlerait elle-même 53,51 % du capital de la CMN, la SNCM affirme elle détenir 69 % du capital de la CMN dont 45 % en direct et 24 % indirectement. Fruit d’une alliance privé/public, le montage capitalistique autour de la CNM n’a vraiment rien de transparent.

Incendie au large du Yemen du porte-conteneurs Hyundai-Fortune

Le 21 mars, un incendie s’est déclaré près une explosion à bord du porte-conteneurs panaméen Hyundai-Fortune au large du Yémen.

À la suite de son appel de détresse, la frégate néerlandaise De-Zeven-Provicien s’est portée à son secours. Plate-forme de commandement de la Task Force 150 déployée en océan Indien, elle a alors demandé assistance aux frégates française Montcalm et britannique Lancaster, selon le ministère français de la Défense. Entre-temps, elle a recueilli 27 marins coréens et chinois du Hyundai-Fortune. L’état de l’un d’eux nécessitant une intervention chirurgicale, l’hélicoptère Lynx de la Montcalm l’a transporté vers le porte-avions Charles de Gaulle. Après des soins à bord, le blessé a été évacué vers l’hôpital militaire Bouffard de Djibouti. La Lancaster est restée auprès du Hyundai-Fortune, afin d’assurer la sécurité nautique dans la zone. La De-Zeven-Provicien a débarqué les 26 autres marins à Aden.

Selon le quotidien britannique Lloyd’s List, la société de sauvetage néerlandaise Switzer Wijsmuller s’est occupée du sinistre. L’armement sud-coréen Hyundai Merchant Marine a indiqué que le Hyundai-Fortune transportait 5 100 EVP et a évalué à plus de $ 100 millions la valeur de la marchandise perdue. En outre, le Hyundai-Fortune devait être remorqué vers le port le plus proche pour inspection et transfert des conteneurs sur d’autres navires en vue de leur acheminement vers l’Europe. D’une capacité de 5 551 EVP, il est assuré par le Britannia P& I Club et classé par le Korean Register of Shipping.

Loïc Salmon

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