Recommandations au personnel navigant face à la grippe aviaire

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Le service de santé des gens de mer a publié sur le site du ministère, sous forme de recommandation, une liste de matériels et de médicaments qu’il convient de posséder à bord des navires en quantité suffisante si celui-ci est concerné par l’épidémie de grippe aviaire, une infection par un virus grippal qui peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques.

Une fiche pratique intitulée "conduite à tenir devant un cas possible de grippe aviaire à bord d’un navire" est également disponible. Cette fiche a été rédigée par les Dr Ducassé et Pujos, responsables du Centre de consultation médicale maritime à Toulouse.

Ces recommandations concernent surtout les navires au long cours ou de pêche tropicale navigant dans les zones touchées par l’épizootie, mais peuvent aussi concerner les navires embarquant des personnels y ayant séjourné.

MISE À BORD D’UN COMPLÉMENT DE DOTATION

Cette fiche met en évidence la nécessité d’embarquer un complément de dotation médicale sur les navires concernés.

Le matériel comprend:

• des masques chirurgicaux;

• des masques FFP2;

• des gants à usage unique non stériles;

• des blouses de protection à usage unique;

• des sacs poubelles avec fermeture.

Pour ce qui concerne les médicaments, le traitement présomptif au Tamiflu est recommandé pour tout cas possible pour lequel le délai pour obtenir le résultat du prélèvement serait supérieur à 2 jours.

"CAS SUSPECT"

Est considéré comme "cas suspect", tout patient fébrile avec symptômes respiratoires et revenant depuis moins de 7 jours d’une zone avec épizootie à nouvelle souche de virus grippal.

Celui-ci doit faire l’objet d’une évaluation clinique (examen clinique) et épidémiologique (questionnaire)

"CAS POSSIBLE"

Après examen clinique et interrogatoire, sera considéré comme "cas possible" l’association:

• d’un tableau clinique de syndrome grippal: coryza, pharyngite, courbatures… avec fièvre (> 38o) et toux, et/ou dyspnée (gène respiratoire), a fortiori compliqué d’une détresse respiratoire aiguë;

• d’une exposition dans les 7 jours avant le début des signes, soit avec des animaux infectés en zone d’épizootie (Cambodge, Chine, Croatie, Indonésie, Kazakhstan, Roumanie, Russie – districts fédéraux de Sibérie et d’Oural, région de Toula – Thaïlande, Turquie et Viet Nam); contact prolongé, répété et/ou à moins d’un mètre; avec des volatiles (poulet, canard, oie, dinde, pintade, caille…, oiseaux d’élevage ou sauvage), vivants ou morts, ou leurs fientes; soit contact avec un cas humain suspect/confirmé de grippe H5N1.

CONDUITE À TENIR À BORD D’UN NAVIRE

En cas de découverte d’un cas suspect ou possible, l’information du commandant doit être systématique.

Il doit appeler sans délai le Centre de Consultation Médicale Maritime (CCMM).

Si les critères de "cas possible" sont confirmés par le médecin du CCMM, en fonction du niveau de prépandémie, la conduite à tenir est différente:

• en phase 0 – niveau 2 a (plusieurs cas de grippe humaine à l’étranger, sans transmission inter humaine avérée): le patient est isolé. L’entourage (équipe soignante) applique les consignes de protection, uniquement pendant le contact avec le malade. Le malade peut recevoir un traitement par Tamiflu pendanst 3 jours sur prescription du CCMM.

• en phase 0 –  niveau 3 (transmission inter humaine confirmée et limitée): Pour l’ensemble de l’équipage, il peut être proposé un traitement préventif par Tamiflu pendant 10 jours sur prescription du CCMM. Le navire est mis en quarantaine selon les consignes internationales.

MESURES DE PRÉVENTION ET DE PROTECTION

Devant une infection supposée au virus H5N1 de la grippe aviaire, la protection passe par une prévention du risque, une hygiène au niveau des mains, le port de lunettes, le port de masque.

Tout patient doit être isolé et les déchets éliminés.

PRÉVENTION DU RISQUE

La meilleure forme de prévention est d’interdire la présence de volatiles (poulets, canards…) vivants à bord des navires et en provenance de zones d’épizootie aviaire et tout contact avec des volatiles à l’escale en zone d’épizootie aviaire.

La prévention passe également par les différentes mesures d’hygiène qui ont été évoquées plus haut dont l’application détaillée figure sur la fiche de recommandation.

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