En présentant ses résultats financiers le 23 mars, soit 24 jours exactement après la présentation de son plan de développement 2010, le groupe Bourbon ne craint pas de "saturer" les 13 analystes financiers qui le suivent régulièrement. Encore une fois, près d’une centaine de personnes étaient là pour entendre les voix du paradis: toute hausse (ou presque) est et sera à deux chiffres (1).
Chiffre d’affaires: + 11,2 % à 1,022 Md€ dont 407,6 millions générés par la distribution, ne l’oublions pas, consolidée à 66,6 % jusqu’au 30 septembre dernier et en très faible augmentation (+ 1,1 %). Les trois activités maritimes ne présentent finalement que "575" millions de CA; en croissance de 17,8 %. Cette croissance est principalement tirée par l’offshore (voir tableau).
Comme prévu, les 30 % qui restent dans le capital de Vindémia (grande distribution) doivent être cédés avant la fin de 2007, avec dégagement d’une probable forte plus-value. Actuellement, ces 30 % sont estimés selon Casino, le repreneur à 152 millions.
Avec ses 1 747 salariés et autres 738 personnes "contractées", l’offshore est euphorique, comme déjà souligné à multiples reprises.
Le remorquage en France a augmenté de 3 %, reflétant l’activité portuaire du pays. La croissance de cette branche (1 096 personnes) à est tirée par le développement à l’international (Afrique et outre-mer) et la mise en service des deux Abeilles d’assistance, financées par le contribuable. Le contrat de remorquage du nouveau port de Tanger entrera en activité en 2007. Cette réussite a donné des idées à Bourbon qui envisage fermement de répondre à d’autres appels d’offres internationaux concernant des terminaux énergétiques (gaz et pétrole).
Le vrac est "magique" d’autant plus que le résultat opérationnel est généré par 37 personnes. Le vrac est d’autant plus présentable et présenté qu’il a fortement évolué vers l’autonomie: lors du rachat de Sétaf Saget, Lafarge représentait de l’ordre de 80 % du chiffre d’affaires; aujourd’hui, il ne représente moins de 40 %. Cela est plus confortable pour le fournisseur. Sur les 14 Mt transportées en 2005, 41 % le furent sur des navires en propriété ou affrétés sur douze mois et plus, souligne-t-on.
Bref, 2005 fut une bonne année. 2006 devrait l’être également, le président le veut.
1) Si CMA CGM était cotée, combien faudrait-il d’analystes financiers pour respecter les proportions de Bourbon?
“La France un bon pays pour un armateur”
Encore jeune dans le secteur, Jacques de Chateauvieux reste “atypique” et remercie donc les autorités pour leurs actions “déterminantes” ayant permit l’exonération des charges sociales, le GIE fiscal qui correspond à une “subvention d’environ 20 %” et la taxe au tonnage.
“Rendons hommage aux autorités: la France est un bon pays pour un armateur” concluait-il. Cela dit officiellement, il est peu probable que les vraquiers du groupe exploités par Sétaf Saget soient immatriculés au RIF.
C. Munier quitte la passerelle
Christian Munier a annoncé sa volonté d’être retiré du “service actif” de chez Bourbon à partir du 1er juillet. Il reste administrateur du groupe mais souhaite disposer de temps pour développer des affaires familiales vinicoles d’une part et liées à l’architecture d’autre part. Le maritime sera placé sous la responsabilité de Christian Lefèvre, “d.g. délégué opérations”. Compte tenu de son importance, l’offshore sera également piloté par un comité exécutif.
Personne n’est irremplaçable (sauf chez Sétaf Saget, peut-être…) mais l’éloignement de Christian Munier du maritime fera perdre un peu de “saveur méditerranéenne” aux présentations de Bourbon.