Le boom durable du trafic conteneurisé entraîne à Hambourg des investissements élevés pour maintenir la compétitivité du plus grand port allemand. La ville et les deux opérateurs des terminaux Hamburger Hafen und Logistik AG (HHLA) et Eurogate vont, d’ici 2015, investir plus de 2 milliards d’€ (2 Md€) dans le développement des infrastructures et installations de transit. C’est ce qu’expliquait le sénateur pour l’économie de Hambourg, M. Gunnar Uldall, lors de la conférence de presse annuelle du port. "Le besoin d’investissement est en hausse", déclarait-il (DVZ du 31-1-2006 et JMM du 10-2-2006, p. 23).
Le trafic des conteneurs demeure le moteur de la croissance et de l’emploi au port de Hambourg. L’année dernière son volume global a grimpé de 7 à 8,1 millions d’EVP (MEVP). Cette hausse de 15,5 % était non seulement la plus élevée à Hambourg depuis des années, mais aussi plus forte que celles de ses trois grands concurrents que sont Rotterdam, Anvers et Brème. La part de marché de Hambourg s’est donc accrue. "Cette réussite vient d’une concentration sur les marchés en croissance", déclara le Dr Jürgen Sorgenfrei, président de la société de marketing du port. Ainsi, à lui seul le trafic avec la Chine – au surplus le principal partenaire commercial du port de Hambourg – a-t-il fait un bond de plus de 30 %. Le trafic russe a augmenté de plus de 50 % et devient le 4e client du port. L’Amérique du Sud est en bonne voie, le Brésil est déjà parmi les 10 principaux partenaires commerciaux expliqua M. Sorgenfrei.
18 MEVP EN 2015
Selon les estimations, le trafic conteneurisé de Hambourg doit atteindre environ 13 MEVP d’ici à 2010 et près de 18 MEVP vers 2015. La place portuaire doit s’organiser pour faire face aux contraintes et optimiser, voire augmenter des emplacements portuaires existants ainsi que réaliser de nouveaux projets, comme au terminal Steinwerder. "Il y a des incertitudes, mais si les réalisations ne suivent pas, nous pourrons toujours réduire quelque peu le rythme du développement" a déclaré M. Uldall à propos des investissements visés, de plus de 2 Md€.
Depuis les terminaux conteneurisés, de nouvelles liaisons ferroviaires et routières doivent également être aménagées afin d’acheminer de plus grandes quantités de marchandises. Le Dr Hans Peter Drücke, directeur de la société d’infrastructure de l’Autorité Portuaire de Hambourg, souligna que la capacité du réseau ferré doit être augmentée grâce à un investissement de 10 millions d’€ (M€). En 2007, il faudrait en outre tabler sur les premiers travaux d’approfondissement du chenal de l’Elbe, investissement auquel l’État fédéral devrait contribuer à hauteur de 240 M€ sur un total de l’ordre de 320 M€.
NOUVEAUX EMPLOIS
Selon M. Uldall, le boom du trafic crée de nouveaux emplois, bien au-delà de Hambourg.
Dans la région, le nombre des emplois liés directement ou indirectement au port se serait ainsi accru depuis 2001 de 9 000, pour atteindre 154 000. "Le conteneur n’est pas un facteur d’égalisation, il procure aussi un supplément d’emplois", constate M. Uldall.