Boulogne, Calais et Dunkerque reçoivent l’AIVP

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L’Association internationale Villes Ports (AIVP) a tenu ses premières rencontres de l’année du 22 au 24 mars en séjour itinérant de Dunkerque à Boulogne-sur-Mer en passant par Calais, sur le thème "Short sea shipping et développement des territoires". Les trois étapes avaient été soigneusement balisées, et les rôles partagés pour ne froisser personne.

À Dunkerque le débat sur le lancement des autoroutes de la mer au sens européen strict du terme, et un point sur programme Marco-Polo, avec Jean Trestour, chef d’unité Autoroutes de la mer et intermodalité, DG de l’énergie et des transports à la Commission européenne comme Key note speaker. À Calais la rencontre des problématiques d’urbanisme avec la volonté de développer les ports, prétexte à donner l’occasion de s’exprimer à Daniel Percheron, président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais et candidat à devenir autorité concédante à Boulogne et Calais. À Boulogne enfin le débat sur les retombées du shortsea shipping sur le développement des territoires. La CCI de Boulogne a eu l’opportunité de défendre son projet de reconquête de la friche Comilog au profit d’une extension de Capécure, de la création d’une zone ro-ro, et du replacement de l’industrie navale. Guy Lengagne, président de la Communauté d’agglomération de Boulogne, a pu répondre qu’il n’était pas d’accord, souhaitant un projet plus global pour la ville et sa population, et surtout plus porteur d’emploi.

LES PROJETS PUBLICS EN MAL DE FINANCEMENT

Pas de révélations dans ces trois étapes, mais des confirmations. Selon la définition qu’en donne la Commission, les quatre projets d’autoroute de la mer officiels vont ou font l’objet d’appels d’offre d’ici à la fin de l’année, a indiqué Jean Trestour, chef d’unité autoroutes de la mer et intermodalité à la Commission. Ces projets d’État (le navire est considéré comme une infrastructure flottante) sont en mal de financement, voire de légitimité. Les opérateurs a priori n’en veulent pas, comme l’a souligné Kell Robdrup, d.g. de la branche ferries de Norfolkline. Les projets privés soutenus par le projet Marco-Polo sont rares, mal ficelés, voire farfelus, a témoigné le représentant de la Commission. Kell Robdrup, évoquant le projet – déjà près de trois ans – de liaison Dunkerque Espagne, en tête de liste des projets Marco-Polo avec 4 M€ réservés estime l’aide de la UE suffisante, mais note deux difficultés majeures: le manque de cale récente appropriée "question qui va s’aggraver avec le vieillissement de la cale existante", et la difficulté de convaincre le monde routier sudiste.

Les étapes de Calais et Boulogne ont été marquées par les interventions des élus politiques, en pleine discussion de décentralisation. Il est de plus en plus clair que le préfet de Région va devoir trancher entre les positions inconciliables des présidents de Communauté d’agglomération de Calais (Jacky Hennin) et de Boulogne (Guy Lengagne), et celle du président du Conseil régional Daniel Percheron, qui tous veulent avoir le dernier mot. Le président Percheron a développé un argumentaire stratégique, plaçant la Région dans une mission impossible: arrimer le Nord-Pas-de-Calais, et sa capitale Lille métropole au grand sillon rhénan prolongé de Londres à Gênes. Ce qui suppose évidemment qu’elle maîtrise la façade maritime. Mais pour Guy Lengagne, le secret de la réussite des ports européens est qu’ils sont tous propriété des villes portuaires. Le fait que la CAB ou la CAC n’aient pas les moyens de suivre des projets aussi ambitieux que Calais 2015 est une autre affaire. Ne confondons pas politique et intendance. Par ailleurs, la CCI de Boulogne avance dans ses projets, et notamment dans la préparation de l’accueil du BGV, mais Guy Lengagne ne partage pas l’avis du concessionnaire sur le futur plan masse des terrains récupérés de l’ex zone Comilog.

Calais 2015: Jean-Marc Puissesseau lève un coin du voile

Le président de la CCI de Calais, d’abord lors de l’inauguration du poste 9 de Calais, puis lors de la réunion de l’AIVP, a présenté une vue d’artiste de Calais 2015. Une vue pour rêver, et non un projet abouti. Un port qu’il voit “beau, vaste, sûr, facile d’accès et de manœuvre, disposant de grands espaces à terre”. Un projet de quelque 300 M€ que la CCI de Calais ne peut financer sans appui de la future autorité concédante, c’est-à-dire de la Région, dans l’esprit des deux présidents de CCI. Calais 2015 est apparu comme un avant-port nord gagné sur la laisse de basse mer, donnant directement sur les fonds relativement importants du Dyck, pourvu de six postes rouliers vraisemblablement plus légers et sur pontons. Du nouveau. Mais nous ne disposons pas de vue d’artiste publiable pour le moment.

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