Corsica Ferries met le cap sur Marseille

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La Corsica Ferries posera bien sa candidature au départ de Marseille. Il y a un mois et demi, son directeur général, Pierre Mattéi, avait annoncé son intention. Si le cahier des charges du contrat de continuité territoriale restait dans les mêmes clous, avait-il alors posé comme condition. Aujourd’hui, il confirme. Sa compagnie a commencé à travailler d’arrache-pied à la réalisation de toutes les possibilités du dossier. “Nous avons démontré qu’il y avait la place pour trois compagnies dans la desserte de la Corse. Nous pensons que trois compagnies peuvent exploiter les liaisons au départ de Marseille.

En 10 ans et trois bonds en avant, la compagnie de Pascal Lota cherche à confirmer sa récente position de leader. En effet, c’est en 1996 que la Corsica Ferries, jusque-là cantonnée en Italie, abordait Nice avec un navire rapide. Quatre ans plus tard, l’armement s’installait sur Toulon. Ces deux positionnements lui permettaient d’emporter en 2002 une petite enveloppe (passager social) dans le cadre du premier contrat de délégation de service public de continuité après mise en concurrence européenne. Aujourd’hui, en s’alignant sur Marseille, il ambitionne un double objectif: grossir sa part dans le second contrat de continuité qui entrera en vigueur l’année prochaine et freiner la route à un éventuel redémarrage d’une SNCM privatisée.

Pour l’instant, Pierre Mattéi annonce que la Corsica s’alignera sur certaines lignes au départ de Marseille; concurrence oblige, sans préciser lesquelles. “Nous attendons que l’Assemblée corse vote (le 24 mars normalement, N.D.L.R.) le texte. Notre réponse sera dans l’enveloppe.” Pour les observateurs, il ne fait aucun doute: les élus ne modifieront pas les fondements du projet rédigé par l’Office régional des transports de Corse (ORTC). Le directeur de Corsica Ferries en prend déjà acte. “L’ORTC n’a pas tiré les enseignements des cinq dernières années et l’évolution des trafics. Ils montrent que l’aide sociale aux passagers est bien plus efficace que le service complémentaire au départ de Marseille. Mais on fera ce qu’on nous demande. Nous sommes prêts à investir”.

L’armateur relève les zones floues ou imprécises du texte en discussion: la durée du contrat qui peut varier de 6 à 7 ans, les critères sur l’âge de la flotte, le montant (15 € aujourd’hui) de l’aide au départ de Nice et de Toulon qui pourrait être revu à la baisse… Il apprécie par contre la “transparence” du fait que l’appel d’offres se fasse ligne par ligne, service par service “avec la possibilité de jouer entre offres particulières et offre globale”. Une façon de dire que Corsica Ferries espère aborder Marseille par l’exploitation d’une partie des lignes. Il lui faudra pour cela acheter de nouveaux navires (“les banquiers nous soutiendront”) et trouver un manutentionnaire sur Marseille. D’autant que l’armement compte s’aligner sur le marché du fret sur la Corse dont il détient déjà 18 % du marché à partir de Toulon et de Nice. “Nous avons prouvé que l’offre pouvait créer la demande”, rappelle-t-il à ceux qui douteraient qu’il y ait de la place pour tous.

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