Les héritiers des maisons MSC et CMA CGM ont beau bien se connaître et, selon une rumeur maritimo-"people", bien s’entendre, il n’empêche pas moins que MSC a modérément apprécié la reprise des fonds de commerce Delmas par CMA CGM. Pour sa représentation à Lomé, Cotonou et Douala, la compagnie "genevoise" a donc donné notice des contrats de consignation existant avec SDV. Elle dispose déjà de sa propre agence à Dakar et Abidjan. Au Nigeria, elle est représentée par un agent tiers.
En matière de manutention, les choses sont plus compliquées et doivent s’analyser port par port, selon l’organisation actuelle et future souhaitée par l’autorité portuaire et la propriété des grues, en distinguant la manutention bord de celle de terre.
À Dakar, par exemple, la grue appartient au groupe Bolloré. Soit MSC et Bolloré trouvent un accord pour utiliser à un prix "intelligent" cette grue; soit MSC en "installe" une. Elle serait d’ailleurs déjà à quai, en attente d’embarquement en Europe du Nord.
À Abidjan, une grue neuve a été débarquée et est opérée également par le groupe Bolloré.
On devrait y voir plus clair d’ici à fin avril. Mais si MSC finit par donner également notice à la manutention africaine de Bolloré, la valeur de cette dernière devrait sensiblement chuter. À qui cela pourrait-il bien profiter? Aux héritiers de la maison CMA CGM? Une action concertée?
Ou bien à Dubai Ports World?
ON NE PRÊTE QU’AUX TRÈS RICHES…
En effet, selon une information "exclusive" de Capital.fr datée du 20 mars "Bolloré serait en négociation avec plusieurs investisseurs intéressés par ses activités africaines de gestion portuaire(1)". Plus précis, le journal en ligne ajoute que "des négociations seraient même engagées avec l’opérateur (…) P&O récemment racheté par (…) DP World.
Les deux parties se seraient rapprochés par l’intermédiaire de Karim Wade, le fils du président sénégalais, qui dispose de précieux contacts dans les Émirats arabes unis". No comment de la part du groupe Bolloré.
"Ce sont ses récents déboires en Afrique qui auraient décidé Vincent Bolloré à chercher un repreneur pour ses activités portuaires" estime, audacieux, Capital.fr.
1) "(…) plusieurs observateurs parient volontiers sur la cession des agences de manutention africaine" lisait-on dans le JMM du 17-2-2006 en p. 8. La diffusion de l’information prend un peu de temps.
