Les conflits d’usage étaient au centre de la Conférence maritime régionale Manche/mer du Nord réunie par le préfet maritime de Cherbourg, le contre-amiral Édouard Guillaud, le 17 mars à l’invitation du maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier. Les représentants des ports et de l’industrie maritime dans son ensemble, comme de nombreux élus du littoral, s’étaient réunis en présence du secrétaire général de la Mer Xavier de la Gorce et d’un représentant de la Commission européenne. Des représentants belges et britanniques étaient également présents.
On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Aussi, commentant l’organisation de "l’action de l’État en mer à la française", renforcée par le décret du 6 février 2004 (1), le contre-amiral Guillaud a affirmé avec force "que l’organisation actuelle est adaptée aux particularismes français, et montre, jour après jour sa pertinence, par sa réactivité, ses résultats et son faible coût".
Mais pour cette rencontre, il s’agissait davantage d’écouter à tour de rôle, que de débattre, faute de temps. Chacun a défendu sa paroisse, sans qu’il soit recherché de synthèse. À noter un point qui pourrait faire débat dans un futur proche: au moment, où les ferries et les porte-conteneurs, notamment les plus grands, sont de plus en plus rapides, au moment où semble se dessiner le projet BGV autour de Boulogne-sur-Mer, le préfet Guillaud met en cause la vitesse en mer. Il lui semble pertinent de discuter, dans une enceinte évidemment internationale, s’il y a lieu de réglementer la vitesse des navires dans une zone à forte densité. Même si, précise-t-il, la mer "doit rester un espace de liberté".
1) Le décret du 6 février 2004 renforce les pouvoirs et le rôle du préfet maritime.